Je suis auteur mais pas seulement. Pour ceux qui ne le savent pas, dans la « vie réelle » comme l’appellent certains, je suis chargée de communication. Avant de commencer cet article, je ne peux pas m’empêcher de faire une petite parenthèse sur cette horrible expression : « vie réelle » et sur ce qu’elle signifie. À chaque fois que j’entends cette phrase, j’ai vraiment le sentiment d’être atteinte d’un dédoublement de la personnalité. Si mon interlocuteur a apposé l’adjectif « réel » à vie, c’est obligatoirement qu’il souhaite préciser sa demande et par conséquent cela voudrait dire que j’ai une autre vie et que cette fois, elle se passe dans ma tête. C’est bien ça le raisonnement, non ? Donc je suppose que par déduction, dans ma vie fictive, je suis auteur…
Vous comprendrez donc que je déteste cette expression, qui, je trouve, donne la sensation d’être un enfant de 5 ans à qui on explique que la vie, la vraie, ce n’est pas Disney !
– Alors qu’est-ce que tu aimerais faire plus tard ?
– Astronaute.
– Ah oui c’est bien ça comme rêve mais dans la vie réelle que voudrais-tu faire ?
Vous remarquerez que personne ne répond jamais : je veux devenir chargé de communication ou du moins pas avant l’âge de 20 ans. Il faut croire que ça ne fait rêver personne. Normal, il n’y a pas encore de série américaine, avec effusion de sang, sexe, alcool et une héroïne badass chargée de communication qui sauve le monde, ou du moins son entreprise. Cependant, je ne perds pas espoir, un jour ça viendra ! Scénaristes de HBO si jamais vous lisez ces lignes…
Donc, pour en revenir à nos moutons, j’ai remarqué que le métier d’auteur et celui de communicant avaient beaucoup de points en commun. Tous les deux amènent à raconter des histoires mais ce n’est pas l’exemple le plus flagrant. Non, là où les préjugés convergent sur ces deux fonctions,c’est qu’aux yeux du monde et bah ce ne sont tout simplement pas de vrais métiers. Vous le sentez venir là, le parallèle avec la vie réelle ?.
Et bien oui, tout le monde peut écrire, tout le monde sait parler et communiquer.
Deux faux métiers pour un même combat ! En écrivant cet article, je me dis que je dois quand même avoir beaucoup de tares pour cumuler ces deux fausses fonctions mais bon…
Si vous travaillez dans le secteur de la communication, que vous soyez responsable de service, directeur, assistant ou chargé de communication, il faut vous attendre à ce que votre avis ou opinion professionnelle soit constamment remis en cause. Donc comprenez bien que même Monsieur Moustache qui a fait un séminaire de quatre heures sur la communication en entreprise, il y a cinq ans, vous donnera ses précieux conseils et viendra mettre son grain de sel dans chacune de vos propositions. Parce que votre bac+5 et vos cinq ans d’expérience… c’est de la gnognotte.
En revanche, si vous êtes directeur financier, comptable, juriste, chargé de marketing, ingénieur… personne n’osera jamais vous apprendre votre métier. Vous avez bien de la chance. Et c’est encore pire lorsque l’on vient à parler de l’épineuse question du budget. Inutile de vous dire que les premières coupes sont malheureusement réalisées dans le budget dédié au service communication. Je ne peux pas vous épargner les réflexions sur le sujet : Tant pis pour eux. Cette année, ils commanderont moins de stylos logotypés. Oui et puis moins de petits fours pour leurs événements. Inutile de préciser que c’est avec des réflexions comme celles-ci que l’on finit par accueillir l’ambassadeur du Japon avec un grand verre d’eau. Pays de rapiats, doit-il penser.
Je ne comprends pas ce manque de considération pour le métier, d’autant plus que c’est une fonction qui demande énormément de qualités et de compétences. Je vois d’ailleurs de plus en plus d’entreprises, qui, pour un seul poste de communicant demande d’être : bilingue en anglais, de maîtriser les réseaux sociaux et les logiciels de PAO ( Publication Assistée par Ordinateur), d’être capable de gérer les relations avec la presse, d’écrire des communiqués et dossiers, d’organiser des événements, de s’y connaître en langage html et php, de connaître les bases du marketing, de savoir rédiger des appels d’offres, de manipuler les logiciels de montage vidéo, de maîtriser la gestion de crise, de détenir un excellent rédactionnel, d’être créatif, force de proposition, rigoureux, sociable, flexible, dynamique, organisé…

Ah, ça tombe bien, j’avais justement une question sur l’élevage des licornes. Mais je reviendrai dessus un peu plus tard. Par contre, effectivement, la question inévitable quand on rencontre des lecteurs (salons du livre, librairie, cercle de lecture), c’est : « Et, sinon, vous avez un métier? » ; à quoi je réponds : « Non, j’en ai deux : écrivain et enseignant. »
(Je me permets de citer « enseignant », parce que j’ai vu dans l’article que ça figurait dans la liste des « vrais » métiers. En réalité, comme dit plus haut, j’élève aussi des licornes. Mais pas à Poudlard).
On pourra donc s’échanger quelques conseils, les licornes ne sont pas des bêtes faciles à entretenir ! Au final avoir deux métiers a tout de même des côtés agréables, je ne peux pas le nier, par exemple je ne m’ennuie jamais ! Merci pour ta visite et au plaisir 🙂
C’est effectivement le lot de tous les communicants. C’est encore plus vrai dans les secteur scientifique et technique ! Dans la santé (ou dans l’environnement) nous y sommes confrontés au quotidien. Jusqu’à ce que l’on travaille réellement avec les collaborateurs concernés. Là ils se rendent compte que la com c’est compliqué que non leur plaquette faite sur publisher 2003 en fait c’est pas possible, qu’organiser un événement c’est beaucoup de boulot et qu’être créatif au quotidien c’est un état d’esprit.
Mais de l’extérieur ils ne voient que ce qu’ils veulent voir : les dégustations, les présentations .. bref, le fun qui pour certains n’existe jamais dans la vie pro ‘ … Et au final, c’est ça qui est vraiment triste !
Oui je suis d’accord avec toi c’est un réel état d’esprit et c’est une fonction qui demande un investissement énorme. Certains idéalisent la fonction mais la vérité c’est que souvent il n’y a aucune reconnaissance pour beaucoup de travail. Merci pour ta visite 😉
Comme je comprends ton coup de gueule !
À moindre échelle certes, mais j’ai eu un sentiment similaire quant à l’annonce de la création d’un blog, comme si cela était de tout repos, comme si l’elaboration D’un article ne demander aucun travail en amont ..
Concilier passion et travail est difficile mais ceci apporte son lot de satisfactions à chaque pallier atteint.
Bon courage face aux préjugés, et bonne continuation 😉
Bonjour. À mes tous débuts, tout feu tout flamme, j’ai cherché un(e) attaché(e) de presse (un communicant comme vous dites) qui m’aiderait (notez le conditionnel) à me faire connaitre. J’ai vite déchanté, je n’avais qu’un roman à mon palmarès donc il fallait étoffer mon « CV » littéraire. Puis dans un salon du livre j’ai entendu parler d’une attachée de presse qui faisait des prouesses. Je l’ai contactée et là bingo, très cher ! Ben oui, je n’étais pas connue, il fallait me présenter à des grosses pointures. Bref ! j’ai laissé tomber, j’ai activé mon « action-passion », je n’ai pas besoin d’un deuxième métier, il y a longtemps que j’ai raccroché mon tablier de femmes d’affaires où j’étais principalement « communicante » et je me débrouille toute seule et je m’en sors plutôt assez bien… Je fais comment alors ? Je passe mes semaines en contacts divers et variés pour obtenir des dates de dédicace, le plus clair de mes W.E. en dédicace, comme j’écris pour la jeunesse j’interviens dans les écoles… J’écris quand ? quand je peux et on peut toujours. Ceci dit pour être honnête j’aurais aimé être épaulée pour me consacrer à l’écriture… Bon métier de communicante à vous !