Je ne pensais vraiment pas vous faire un article sur la fantasy si tôt mais il se trouve que j’ai encore été confrontée à la bêtise de M.Moustache. Alors je prends ma plume ou mon clavier si vous PRÉFÉREZ pour vous en dire un peu plus sur mon altercation avec M.moustache et sur ce merveilleux genre qu’est la fantasy.

Pour vous replacer un peu le contexte, la journée débute à merveille. Il fait beau, j’ai trouvé une place pas trop loin pour me garer, aujourd’hui l’ordinateur ne met pas quinze minutes à s’allumer, je n’ai que 5 emails non lus. Un bon jour, quoi.

Alors que je vais chercher un thé, deux de mes collègues discutent en salle de pause des romans qu’elles viennent de terminer et l’une d’elles se questionne sur la notion de roman fantasy.  Et là c’est le drame… M.Moustache s’invite comme toujours dans la conversation et vient répandre la bonne parole. Si vous ne connaissez pas M.Moustache je vous conseille de lire cet article.  De mon côté, j’essaie de refréner ma curiosité mais je ne peux pas m’empêcher de tendre l’oreille pour écouter son intervention, ses bêtises.

D’un ton détaché qui lui est si particulier, Monsieur Moustache lance à ma collègue :

La fantasy c’est un genre de roman pour les enfants. Tu sais comme Harry Potter, Narnia, les trucs de gamins quoi…

Je fonce sur lui avec un crochet du droit en plein dans le menton, j’enchaîne avec un crochet du gauche et un uppercut au foie pour achever M.Moustache. Inutile de préciser que tout ça s’est passé dans ma tête. Dans la réalité, je me suis retenue d’intervenir dans la conversation et j’ai serré les dents.

Autant vous dire que ça m’a mis les poils en hérisson !

Oui l’expression n’existe pas. c’est la fille de ma voisine qui m’a dit ça hier, je crois qu’elle a mélangé « les poils hérissés » et « les poils qui se hérissent », ne me demandez pas d’où vient cette histoire de hérisson… je n’ai pas cherché à comprendre mais je trouve l’expression assez imagée et drôle. Certains écrivains inventent bien des expressions, je ne vois pas pourquoi je me gênerais !

Donc, je vous disais qu’à ce moment-là, j’avais les poils en hérisson.

Je trouve que les genres littéraires de l’imaginaire (fantasy, fantastique, science-fiction…) souffrent à tort d’une réputation qui leur colle à la couverture (cette expression non plus n’existe pas), celle d’être destinée uniquement à des enfants.

C’est bien connu, les univers merveilleux, la magie, les créatures fantastiques, les événements surnaturels… c’est bien quand on est enfant mais à nos âges il faut voir la réalité en face et grandir.

Ce n’est pas parce que le monde est imaginaire que les problématiques soulevées sont moins pertinentes ou moins intéressantes que dans un roman réaliste. Au contraire, je trouve qu’il est parfois plus simple d’aborder certains sujets dans la lecture de l’imaginaire : nouvelles technologies, problèmes de société, politique, liberté… La dystopie est d’ailleurs un sous-genre de l’imaginaire souvent utilisé pour mettre en garde le lecteur en montrant les conséquences néfastes d’une idéologie ou d’une pratique présente à notre époque.

Heureusement, certains grands succès littéraires  et cinématographiques comme le Seigneur des Anneaux de J.R.R. Tolkien ou Le Trône de fer de Georges R.R.Martin ont permis au grand public de découvrir la Fantasy. En revanche, la contrepartie c’est que désormais beaucoup de lecteurs associent la fantasy à des éléments précis. Par exemple, bien que mon roman Semblables soit classé dans la catégorie Fantasy, il n’y a ni elfe, ni nain, ni guerrier avec une énorme hache…et pas de dragon non plus. ( je sens que je viens de perdre 70% de mes futurs lecteurs).


Alors c’est quoi la Fantasy ?

Je n’ai pas trouvé de définition exacte du terme, j’ai le sentiment que la frontière entre fantasy, fantastique, science-fiction n’est pas toujours claire. C’est sans doute pour cette raison que certains libraires regroupent tous ces genres sous une seule bannière. Je vais donc vous donner ma définition. Pour faire simple dans un ouvrage fantasy, l’histoire n’aura pas lieu dans notre monde ou dans notre réalité.Celle-ci prendra forme dans un univers totalement imaginé par son auteur.

Attention, je vais prendre l‘exemple qui fait polémique : la saga Harry Potter. Pour moi, Harry Potter fait partie du genre fantastique même si Harry évolue dans un univers parallèle avec son propre gouvernement et ses propres lois car l’histoire débute dans notre monde à Londres.

C’est quoi la différence avec la science-fiction ?

La fantasy a longtemps été considérée comme un sous-genre de la science-fiction. La grande différence est que dans le cas de la science-fiction les personnages utilisent le plus souvent une technologie avancée alors que dans l’autre ce sera la magie. Il y a donc une opposition entre la science et l’irrationnel , le mystique.


Pour compliquer un peu les choses, maintenant que vous avez compris les grandes lignes, je vous laisse également la liste des sous-genres de la Fantasy. Pour ceux qui maîtrisent les bases de l’anglais, je vais vous donner un petit secret. Vous traduisez mot pour mot le genre en français et vous devriez pouvoir deviner à quoi il fait référence, les noms sont assez évocateurs.

Les sous-genres de la Fantasy :

  • Heroic Fantasy : genre littéraire qui mêle, dans une atmosphère d’épopée, les mythes, les légendes et les thèmes de récit fantastique et de la science-fiction.
  • Hight Fantasy : genre épique, aux thèmes sérieux, narrant la quête d’un jeune héros ou d’un groupe de héros luttant contre un redoutable ennemi pouvant revêtir diverses formes.
  • Dark Fantasy : le récit dépeint un univers sombre, proche de l’apocalypse. Le héros s’épuise à vivre dans ce monde imaginaire. On note une dimension violente et parfois assez proche de l’horreur dans ce genre.
  • Animal Fantasy : les principaux protagonistes sont des animaux anthropomorphisés (ayant des caractéristiques du comportement ou de la morphologie humaine).
  • Light Fantasy : la Fantasy humoristique, ce genre parodie les canons de la Fantasy et se moque de celle-ci. Tous les registres de l’humour sont utilisés dans ce type de récit : l’ironie, la parodie, le burlesque mais aussi l’absurde.
  • Urban Fantasy :  des créatures légendaires, féeriques ou mythologiques vivent dans un centre urbain dont le niveau technologique peut varier entre la fin du xixe siècle et le xxie siècle.
  • Romantic Fantasy : le récit se concentre sur les relations sociales ou amoureuses et comprend des éléments de la fantasy.

Il en existe sûrement d’autres alors je préfère mettre des points de suspension, pour m’éviter un lynchage !

8 thoughts on “La fantasy, un genre littéraire mal aimé ?”

  1. Merci pour ce super article, je lis sans le savoir de la fantasy en croyant que c’était du fantastique… donc comme quoi rappeler les bases, ça sert !

  2. De mémoire, Arthur Clarke opérait la distinction suivante: la SF, c’est quelque chose qui pourrait arriver (et la plupart du temps on préférerait que non), la fantasy c’est ce qui ne pourrait pas arriver (et on aimerait bien que si). Terry Pratchett déclarait pour sa part que la SF, c’est de la fantasy avec des boulons…

    Dans les deux cas, l’auteur est tenu d’élaborer rationnellement son univers, sauf que dans le cas de la SF les éléments sont tirés du réel (avec ou sans spéculations) tandis que dans la fantasy, il faut être particulièrement inventif (et cohérent, et crédible). « Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie », clamait encore Arthur, ce qui rend les deux genres en certaines circonstances bien poreux [Noter que la SF n’a pas besoin de technologies avancées, mais avant tout de se demander ce qui arriverait si (sans déroger aux nécessités de la rigueur élémentaire en matière scientifique ou technologique), ou ce qui serait arrivé si, ou…].

  3. Chouette article !
    Je ne me rappelle plus où, mais j’ai lu il y a longtemps une « définition » intéressante de la distinction entre ces trois genres.
    Il faut imaginer un chat qui vient quémander sa nourriture – à voix haute. Ensuite, tout dépend, en premier lieu, de la réaction de son maître :
    1) il fait un bond et part en hurlant consulter, au choix, un psy ou un exorciste : c’est du Fantastique (le surnaturel existe mais n’est pas reconnu comme normal)
    2) il se contente de donner la nourriture au chat tout en lui souhaitant bon appétit : c’est soit de la SF, soit du Fantasy (cette situation impossible dans la vraie vie est courante et/ou a une explication normale dans l’univers concerné). Là, on différencie la SF de la Fantasy par la nature de l’explication : si c’est plus « scientifique » (modifications génétiques, implant, collier traducteur, etc.), c’est de la SF ; si c’est plus « magique » (tous les chats parlent, c’est un métamorphe, ou encore c’est le maître qui a le don de communiquer avec les animaux, etc), c’est de la Fantasy.
    Je trouve cette façon de distinguer les trois genres plutôt amusante et assez parlante 🙂
    Après, il y a tellement de récits qui sont à cheval sur deux ou trois genres que ça reste très difficile de classifier tout ça.

  4. Bonjour Julie et enchanté, vu que je découvre ce blog et qu’il s’agit de mon premier commentaire ici.

    La littérature de l’imaginaire a effectivement une étiquette de « sous-genre » ou de littérature de « seconde zone » qui lui colle à la peau. Et pourtant, de nombreux romans de fantasy sont bien mieux écrits que des romans de littérature blanche.
    Bref, les idées reçues et les préjugés ont la vie dure, où qu’on les trouve…

    Qu’est-ce que la fantasy ? –> quelques propositions
    André-François Ruaud (« Cartographie du merveilleux ») :
    « La fantasy est une littérature fantastique incorporant dans son récit un élément d’irrationnel qui n’est pas traité seulement de manière horrifique, présente généralement un aspect mythique et est souvent incarné par l’irruption ou l’utilisation de la magie. »
    J. R. R. Tolkien (« Du conte de fées ») :
    « La Faërie recèle bien d’autres choses, en dehors des fées et des elfes, mais aussi des nains, sorcières, trolls, géants et dragons : elle recèle les mers, le soleil, la lune, le ciel ainsi que la terre et toutes les choses qui s’y trouvent : arbres et oiseaux, eau et pierres, pain et vin, et nous-mêmes, mortels, lorsque nous sommes gagnés par l’enchantement. »
    Marie-Cécile Guernier (auteure de manuels scolaires):
    « Le mot fantasy se rapporte au mot ancien français fantasie regraphié fantaisie vers 1450. Issu du grec phantasia, “apparition”, “image qui s’offre à l’esprit”, “imagination”, puis du latin phantasia ou fantasia, “image, concept” […]. Il faut aussi le rapprocher des mots dérivés des étymons : fantasme […], fantasmagorie, fantastique » ; puis de deux définitions de spécialistes du genre dont celle d’André-François Ruaud pour souligner l’insuffisance des critères énoncés à définir la fantasy, qui est « bien plutôt une remise au goût du jour de la littérature d’imagination, entre merveilleux et fantastique, dont on peut repérer les étapes et les traces »
    Anne Besson (« La Fantasy »):
    « La fantasy est une incarnation moderne et un prolongement du genre littéraire du merveilleux et n’est en aucun cas un sous-genre du fantastique. En effet, ce dernier se définit comme l’intrusion du surnaturel dans un cadre réaliste, autrement dit l’apparition de faits inexpliqués et théoriquement inexplicables dans un contexte connu du lecteur. Dans la fantasy, la magie ne pose pas question et les univers « surnaturels » sont acceptés comme naturels et rationnels par le lecteur. Le roman de fantasy serait alors une sorte de conte merveilleux. »

    On pourrait continuer longtemps comme ça, mais ces quelques exemples me semblaient à la fois parlants et pertinents.

    J’ai également beaucoup apprécié la classification des sous-genres de la fantasy par Samuel Lévêque. Si vous ne connaissez pas, je vous enverrai ça en MP, ça vaut le coup de le lire au moins une fois 😉
    J’aborde le sujet dans trois articles sur mon propre blog, mais je ne suis pas venu poster ici pour polluer votre fil de commentaires. Si ça vous intéresse, je peux également vous envoyer les liens en MP.

    Voilà, désolé pour ce premier commentaire passablement à rallonge et au plaisir de croiser Monsieur Moustache pour lui donner quelques précisions, même si le bonhomme, à vous lire, semble se satisfaire de son propre avis.

    En tout cas, en ce qui me concerne, la fantasy est un genre que j’adore, et que de nombreux amis et connaissances adorent également. Genre mal aimé, probablement pas, mais mal compris, certainement !

    Bien cordialement.

    1. Bonjour,

      Je vous remercie pour ces définitions qui viennent approfondir la notion de fantasy, je suis en effet très intéressée par le sujet des sous-genres de la fantasy. Si jamais vous avez un lien à ce sujet, n’hésitez pas à me l’envoyer par commentaire ou par message privé sur ma page facebook : https://www.facebook.com/JulieJodtsauteur/

  5. personnellement je ne suis pas très SFFF, la fantasy c’est pas trop mon truc, je préfère quand ça se passe dans notre monde, je connaissais un peu les sous-genres de la fantasy comme l’héroic fantasy dont je n’aime pas du tout et l’héroic fantasy a pas mal utilisé des codes vus et revus comme héros élus par prophétie, destin qui doit combattre le méchant en compagnie d’un guide sage et de ses amies, ce genre de code je n’aime pas du tout! je n’aime pas light fantasy! dark fantasy jamais lu mais ça ne m’intéresse pas vraiment, je ne suis pas très urban fantasy non plus je n’ai jamais été fan des contes et mythes, je ne suis pas très romantic fantasy où je ne suis pas très romance non plus, light fantasy peut peut-être m’intéresser mais la fantasy peut m’intéresser si ce n’est pas un univers complexe, s’il n’y a pas trop de descriptions de lieux je n’aime pas ça, si c’est plus du genre fantasy avec mélange de thriller vengeance ou policier là ça m’intéresse car ce sont plus mes genres de prédilection les thrillers et polars

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