Chronique du roman d’Amy Engel : Les filles de Roanoke

 

Avant de débuter cette chronique, j’aimerais remercier les éditions Autrement et la Masse Critique de Babelio pour m’avoir fait découvrir ce livre. Si je n’avais pas été sélectionnée pour recevoir ce roman, je ne pense pas que j’aurai lu celui-ci ou en tout cas plus tardivement.

Je suis d’autant plus heureuse de pouvoir chroniquer ce roman d’Amy Engel,  que j’ai découvert cet auteur lors de ma lecture de « The Book of Ivy« , une dystopie que j’ai adorée et qui fait partie de mon top 10 des meilleurs romans fantasy. Adepte des thrillers, je me suis donc lancée avec enthousiasme dans la lecture de ce tout nouvel ouvrage et je dois vous avouer avoir été un peu déçue. La lecture était agréable mais ce ne fût pas un coup de coeur et je vous explique pourquoi.

 


Auteur : Amy Engel
Éditeur : Autrement
Date de parution : juin 2017

Le résumé du roman :

« Soit nous fuyons, soit nous mourons. »
Tout le monde admire les filles Roanoke. 
Elles sont belles, jeunes, riches et vivent avec leurs grands-parents au milieu du Kansas, 
dans un immense domaine noyé de soleil. 
Leur vie semble si douce... 
Pourtant Camilla, Penelope, Eleanor, toutes les filles de la lignée
ont connu des fins tragiques.
Il y a quelque chose de pourri au royaume des Roanoke.
Plongée étouffante au coeur des relations troubles d'une famille d'aujourd'hui, 
Les Filles de Roanoke est un véritable page turner atmosphérique et haletant. 
Amy Engel distille avec talent le poison des non-dits, 
dans la lignée des grands romans de Joyce Carol Oates.

Mon avis sur le roman « Les filles de Roanoke »

Le positif :

Le style

Au-delà de la fluidité de la lecture, il y a un véritable style d’écriture qui est reconnaissable. C’est quelque chose que j’appréciais déjà dans le roman « The book of Ivy ». Les phrases, la ponctuation, le vocabulaire : tout sert l’ambiance du roman même lorsque celle-ci est parfaitement glauque voire franchement très crue.

Le début du roman

Le début du roman m’a happé, je suis tout de suite entrée dans l’histoire. L’héroïne Lane semble complètement perdue, sa mère s’est suicidée, la jeune fille est alors confiée par les services sociaux à ses grands-parents. Au départ, on n’en sait pas beaucoup plus. On fait un bond dans le futur de dix ans et retrouvons Lane qui décide alors de retourner à Roanoke car sa cousine Allegra est portée disparue. Le lecteur n’a pas de mal à sentir que quelque chose ne tourne pas rond dans cette famille, seulement il se demande quoi ?

La thématique

Les secrets de famille. Le passé. L’inceste. L’alcool et le sexe. Tous ces thèmes sont mélangés et donnent une véritable atmosphère au roman. J’ai beaucoup apprécié la noirceur du récit.

Les personnages

J’ai lu de nombreuses chroniques qui dénonçaient le caractère trop stéréotypé des personnages mais ça n’a pas été mon ressenti. Les descriptions et les dialogues m’ont paru si réels que je n’ai eu aucun mal à imaginer chacun des personnages. Je me suis construit une image mentale et parfois j’ai même eu le sentiment de connaître ces personnages. J’ai particulièrement aimé la complexité des caractères et notamment celui de Lane et de sa cousine Allegra. On comprend au fil du livre pourquoi elles agissent ainsi, leurs réactions, leurs façons de penser ont été façonnées par leur passé.

Les axes d’amélioration :

La couverture

Oui, oui, je sais on ne juge pas un livre à sa couverture mais pour moi la couverture c’est important. La couverture est le premier élément qui vous plonge dans l’univers du roman, c’est l’amuse-bouche qui vous attire et vous donne envie d’en savoir plus, c’est une sorte d’appât… et personnellement je n’ai pas du tout été sensible à la couverture qui me semble un peu fade et terne même si je dois bien avouer qu’elle colle avec le récit.

Le manque de suspens

Je suis une grande adepte des thrillers et j’ai été assez déçue de ce côté-là. Au début du roman on s’attend à plonger dans une sombre histoire de famille, à découvrir des secrets, a être surpris par le récit mais il n’en est rien. Les révélations n’en sont pas vraiment, le suspens n’est pas présent… Je me suis retenue de sauter des passages par principe car je déteste ça mais il y a des moments où je me suis dit « Je pourrais fermer le livre et ne pas connaître la fin sans me sentir frustrée » et ça c’est dommage.

Les flash-back

Si j’ai trouvé l’insertion des flash-back intéressante afin de mieux comprendre le passé de cette drôle de famille, je me suis perdue à cause de leur rythme irrégulier. J’ai parfois dû relire plusieurs fois le texte pour savoir si j’étais dans le passé ou non, sans parler du changement de narrateurs beaucoup trop fréquent. Au lieu d’apporter un plus, tous ces changements ont cassé le rythme de ma lecture.

L’ambiance malsaine

Alors le problème ici n’est pas vraiment l’ambiance malsaine mais plutôt la constance de cette ambiance. Je crois que je ne suis pas claire du tout. À force d’être plongée dans cette même ambiance ponctuée régulièrement de scènes crues de sexe et d’alcool en tant que lecteur, je me suis un peu détachée et j’ai fini par ne plus ressentir ce climat glauque.

Pour conclure, je dirais que malgré les qualités et la fluidité d’écriture, j’ai été déçue par le scénario et le manque de suspens. La thématique des secrets de famille et du passé destructeur est traitée d’une façon originale.  Cependant, la lecture du roman m’a laissé un sentiment d’indifférence, je n’ai pas été touchée par le texte et reste sur ma faim.

Comme d’habitude, je vous laisse sur une citation du roman :

La culpabilité , je le découvre, est une émotion quasi impossible à éliminer. C’est une plante empoisonnée qui continue à pousser en se nichant dans tous vos recoins vulnérables. Qui s’entête à vous rappeler tous vos échecs.

 

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