Ce n’est qu’un avis personnel mais je trouve que lorsque l’on est auteur, il faut avoir le cœur bien accroché. La vie d’un auteur, c’est un peu les montagnes russes ou pour ceux qui connaissent la tour de la terreur, à Disneyland Paris. Un jour tu es tout en haut, le paysage est sublime, il fait beau, tu as toute la vie devant toi et le lendemain tu es au plus bas. Et non, je ne suis pas bipolaire !
Si vous n’avez pas le vertige et que vous ne craignez pas les sensations fortes, je vous invite à monter à bord des montagnes russes de l’édition pour un petit tour de manège. C’est parti, bouclez vos ceintures !
Phase 1 : le lancement à fond les ballons
Ça, c’est moi quand je me suis lancée corps et âme dans l’écriture de Semblables en moins verte bien sûr et plus humaine, ça va de soi. J’ai débuté ce projet en 2014 durant les vacances d’été afin de pouvoir écrire de façon intense et sans contrainte. Les idées étaient là, les mots venaient avec une facilité et rapidité telle qu’en une quinzaine de jours j’avais déjà écrit la moitié du roman. Rien ni personne ne pouvait m’arrêter !
Phase 2 : le démarrage en côte
Les vacances sont terminées, il faut désormais trouver des moments d’écriture dans mon planning déjà bien surchargé. Le roman est presque achevé mais impossible d’écrire les derniers chapitres, j’ai la sensation que quelque chose coince, je passe mon temps à appuyer sur la touche suppr de mon clavier et je viens par conséquent d’effacer une semaine de travail.
Phase 3 : l’accélération
Hors de question que j’abandonne mon roman ! Dans la vie, il faut savoir ce que l’on veut et se donner les moyens de réussir. Je me bloque donc chaque matin deux heures pour écrire. Ainsi, je tape sur mon clavier, chaque jour de 5h à 7h, dimanches et jours fériés compris. C’est dur et fatiguant mais peu importe : je suis sur-motivée ! Terminé les soirées qui durent jusqu’à 4h du matin, je suis une mamie et me couche tôt pour être en forme. Même si mes amis s’inquiètent et pensent que j’ai rejoint une secte ou un couvent, je les laisse parler. Après tout, ce qui compte, c’est le résultat !
Phase 4 : l’euphorie
Six mois plus tard, la roman est terminé ! Terminéééééééééééééééééééé!!!!!! Tous ces efforts ont enfin payé, les derniers mots sont posés, la satisfaction est au rendez-vous ! J’ai réussi !!!
Phase 5 : la première vrille
Je relis pour la première fois le roman en entier et franchement… c’est mauvais. J’ai la sensation que les descriptions ne sont pas assez poussées, les dialogues sonnent faux. En gros : tout est pourri. Je suis déçue.
Phase 6 : la relance
Il y a une phrase qui m’a beaucoup marquée lorsque j’étais lycéenne. A chaque fois que nous abordions le sujet du baccalauréat, mon professeur de français nous disait :
Ne vous emballez pas trop, le bac, ce n’est que le début.
Je ne comprenais pas pourquoi il répétait cela sans cesse. D’autant plus que pour moi, avoir ce diplôme était un aboutissement, la fin de quelque chose.
Et bah, devinez quoi ?
Il avait raison et il se trouve que pour l’écriture d’un roman c’est un exactement la même. Terminer un roman ce n’est que le début, ensuite il y a les corrections, la recherche d’éditeur… Des années peuvent se passer entre la publication et le moment où vous écrivez vos dernières lignes, et ça, je venais tout juste de le comprendre.
Phase 7 : l’appel à l’aide
Impossible d’abandonner mon roman sur le bord d’une route ou plutôt au fond d’un tiroir, j’ai mis dans celui-ci tout ce que j’avais et tellement de cœur que je ne peux me résoudre à laisser tomber. Je décide alors de passer des heures et des heures à le remanier et à réécrire chaque phrase, chaque mot. Le roman double de volume.
Une fois terminé, j’ai besoin d’un œil neuf pour me guider, je sens que je n’ai plus le recul nécessaire pour améliorer le roman. Naïve, je m’élance donc à la conquête d’un béta-lecteur, je raconte d’ailleurs ma mauvaise expérience ici.
Pour vous résumer, je suis tombée sur une personne aigrie dont le seul but était de me mettre au plus bas et de prouver par A+B que j’étais un piètre auteur voire même une piètre personne.
Finalement, je me suis tout simplement demandée comment j’ai pu penser une seule seconde que je serai capable d’écrire un vrai roman, quelque chose de potable que les gens aimeraient lire. Je me suis demandée comment j’ai pu être aussi bête pour penser que j’avais quelque chose de spécial, pour croire que les gens aimeraient lire mes textes. Je suis prétentieuse, voilà tout. Et là, je me suis dit que je n’écrirais plus jamais.
L’histoire aurait pu se terminer là si je n’avais pas eu de soutien de la part de certains internautes avec qui j’ai pu partager cette expérience.
Je m’étais également inscrite en parallèle à un autre forum, mais cette fois-ci beaucoup plus sérieux, avec une communauté de grenouilles comme on les appelle, vraiment bienveillantes. Ce forum est basé sur la réciprocité, l’échange et l’entraide et grâce à eux j’ai pu terminer mes corrections.
Phase 8 : le vide
Le roman terminé et corrigé, je suis enfin satisfaite et je pars à la recherche d’une maison d’édition. Je fais donc des recherches et établis une liste de maisons d’édition dont la ligne éditoriale correspondrait à mon roman. Je prépare mes emails et enveloppes et le tour est joué. Puis, j’attends. Longtemps. Parfois, je relance. Puis, j’attends. 1 mois, 2 mois, 6 mois, 1 an… Puis je re-re-lance. Des dizaines d’envois et toujours aucune réponse. Ni oui, ni non. Juste le vide.
Phase 9 : le point culminant
Je me souviendrai toujours du jour où mon éditrice m’a téléphonée pour m’annoncer qu’elle était intéressée par Semblables. C’était un dimanche à 18h. J’étais en train de repasser, j’ai failli ne pas décrocher mais je l’ai fait. Et le choc. J’ai brûlé une chemise au passage mais peu importe, j’aurais brûlé une pile de chemises s’il le fallait. Deux jours après, je signais mon premier contrat, si ce n’était pas le plus beau jour de ma vie, ça faisait partie du Top 3 !
Phase 10 : deuxième vrille
Lorsque mon éditrice m’a dit qu’elle envoyait mon roman en avant-première à une blogueuse et chroniqueuse, j’ai un peu paniqué… un peu beaucoup pour rien ne vous cacher. Je ne sais pas pourquoi mais c’est à ce moment précis que j’ai réalisé que de vrais personnes allaient lire mon roman et j’avais juste envie de dire :
« Ecoutez-les gars, merci pour tout mais j’ai changé d’avis donc je vais tout supprimer. Non, non, on abandonne tout, c’était une idée de merde. »
Phase 11 : KEEP CALM
Les premiers retours sur le roman m’on plus que touché, ils m’ont percuté tant ils étaient agréables et élogieux. Au fur et à mesure que je lisais la première chronique de mon roman je me répétais :
Ce n’est pas possible, elle parle pas de mon roman là ?
Cette première chronique m’a donc permis d’être un peu plus sereine, vis à vis des prochains lecteurs qui parcourront les pages de Semblables. D’ailleurs, si vous souhaitez lire la chronique, c’est ici.
Phase 12 : IRL
Et maintenant ? L’aventure n’est pas terminée puisque la sortie officielle du roman est le 5 mars 2019.
La prochaine étape ? Rendez-vous au salon du livres de Mons le 24 et 25 novembre pour le découvrir. Je serai certainement pétrifiée sur le stand des éditions Plume Blanche en espérant que l’un de vous vienne à ma rencontre ! :-).