Engagée dans la promotion de la lecture et de l’écriture chez les jeunes, je propose pour les professeurs, bibliothèques ou associations qui le souhaiteraient des ateliers d’écriture. Ces ateliers sont créés sur mesure en fonction du niveau des élèves et du temps que les établissements souhaitent consacrer à cette activité. Les thématiques abordées peuvent être multiples : dystopie, comment poser les bases d’une histoire, rendre ses personnages réels, augmenter sa créativité…

Le 6 juin 2019, j’ai eu la chance d’intervenir auprès de classes de 6e, 5e, 4e et 3e du collège de Vulaines-sur-Seine (77) durant une journée complète afin de leur parler de l’écriture, de la construction du récit et du métier d’auteur.

Le programme de la journée :

  • Rencontre avec un auteur jeunesse
  • Atelier d’écriture : matinée du jeudi 6 juin ( de 8h15 à 12h00 au CDI ) Travail d’écriture collaborative à partir de l’application « Pad ».
  • Lancement du concours de nouvelles pour tous les élèves du collège
  • Interview de l’auteur par deux élèves pour la webradio du collège

Pour ce qui concerne le concours de nouvelles, les classes de 6e devaient écrire une rédaction en s’inspirant de la 4e de couverture du roman Semblables et toutes les autres classes avaient pour consigne de débuter leur roman par la phrase :

C’était la première fois que je voyais un aniphore…

Afin de les remercier et de les encourager, je leur avais promis de dévoiler les textes gagnants sur mon blog, alors découvrez sans attendre leur récit et encore félicitations à eux !


Anaïs chez les êtres de l’eau

Shana Borowiec, 6eA

C’était la première fois que je voyais un aniphore, ses grands champs de légumes délicieux au bord de mer ! Mais en ce moment, tous les légumes disparaissent et la population meurt de faim.

Salut, je m’appelle Anaïs , j’ai onze ans , et mon père a accepté de m’emmener à son travail.

Il est aniculpteur, il cultive des aniphores , mais en ce moment , la nourriture disparait et son patron n’est pas content, s’il perd son travail, on perdra notre maison car nous n’avons pas beaucoup d’argent. Un soir, j’ai décidé de sortir par la fenêtre et d’aller enquêter. Après vingt minutes de marche, je suis arrivé aux aniphores.

Soudain, j’entendis un bruit et décidai de me cacher derrière des caisses en bois et de regarder ce qu’il y avait ! Je vis des êtres de l’eau voler toute la nourriture, j’avais envie de les en empêcher mais seul contre une centaine de ces créatures je savais que ce serait perdu d’avance, même si elles ne font que quatre-vingt centimètres. Je repartis à la maison. Le lendemain, je décrivis tout ce que j’avais vu à mon père mais celui-ci rit et répondit

« Ce n’est pas possible, nous avons signé une trêve. »

A ce moment-là, papa me déçut beaucoup.

Je décidai donc de repartir la nuit tombée et de prendre une photo comme preuve.

Mais ce soir-là, il n’y avait personne. Je suis restée toute la nuit et au petit matin je suis rentrée à la maison. A ma grande surprise, mes parents m’attendaient devant la porte. J’avais oublié que je n’avais pas le droit de sortir la nuit. Il me punirent donc de sortie pendant un mois mais je savais qu’au bout d’un mois mon père serait licencié, et nous n’aurions plus de maison ni nourriture ainsi que les villageois ! Je décidai de faire mon sac, et partir c’est Alexandre qui passe la moitié de son temps sur son ordinateur et l’autre moitié à réparer mes bêtises. Avec un peu de chance il pourrait m’aider. Après lui avoir tout expliqué, Alex tapa sur son ordinateur et me dit :

« Ce qu’il te faudra, c’est quelque chose pour respirer sous l’eau. Je connais un sorcier qui habite à quelques kilomètres de là et je suis sûr qu’il pourra t ‘aider. »

Je sorti de chez Alex et me dirigeai vers la cabane du sorcier.

Sa faisait une heure que je marchais et je ne voyais toujours pas de cabane. Je m’ asseyai sur une grosse pierre et bu une gorgé d’eau. Il n’y avait presque plus d’eau dedans et pour attraper les dernières gouttes d’eau, je levai la tête ; et c’est là que je vis la cabane du sorcier. Heureuse de l’avoir trouvé, je courus et frappai à la porte. J’imaginais bien un vieux sorcier barbu avec une maison poussiéreuse et des étagères remplies de potions et d’animaux morts. Mais quand il ouvrit la porte, je vis un homme d’une trentaine d’année sans barbe et qui ne ressemblait pas du tout à un sorcier .Il me dit:

« C’est pourquoi ?

-Bonjour, je m’appelle Anaïs et…

-Je ne t’ai pas demandé de me raconter ta vie. Dit moi pourquoi es-tu là? »

-C’est …. pour savoir si vous n’auriez pas quelque chose pour que je puisse respirer sous l’eau? »

-Heummm , je dois avoir ça , viens et entre « 

Quand je rentrai chez lui , pas de potions pas d’animaux morts ni même la moindre toile d’araignée!!!!

Seulement un lit, beaucoup de livres, une table et une télévision.

Il prit un livre, et alla dans une autre pièce, une cuisine selon moi. Il revint un peu plus tard avec une pâte bizarre et visqueuse bleue nuit, à la main et me la tendit.

Il me dit:

 » Elle ne fait effet que deux heures, alors fait bien attention. »

Je reparti vers la mer mais n’arriva pas avant la fin de la journée, je pris la pâte et la mangea .Elle avait un goût de fromage et de cornichon, pas si mauvais à mon goût.

Je plongeai dans l’eau, je m’attendais à voir quelque chose de spécial mais rien ne se produisit, pas de branchie  ni de queue de poisson mais je pouvais respirer. Je me faufilai dans leur ville sous-marine et prit une photo de leur butin. Je m’apprêtais à rentrer. A dix mètres de la surface, quelque chose m’attrapa la jambe, enfin quelqu’un en effet, plusieurs êtres de l’eau m’avaient vue et attrapée. Ils m’emmenèrent  un peu plus loin et m’accroche a un corail avec de la corde et me prirent mon sac à dos et partirent. Au bout d’un certain temps, je commençai à avoir du mal à respirer, les deux heures étaient sûrement passées. Je n’avais plus beaucoup de temps !! Vite, je pris un bout de corail  scia la corde avec est remonta a la surface. Ils n’avaient pas remarqué que mon appareil photo n’était pas dans mon sac mais en fait, dans ma poche. Je courus à toute vitesse jusqu’à la maison, j’ouvris la porte que claqua férocement. Mon père courut dans l’entrée pour voir ce qui se passait. Il me vit trempée avec quelques égratignures et des vêtements déchirés. Il n’eut même pas le temps de me demander où j’étais ou ce qu’il s’était passé. Je l’avais attrapé par le col de son pull et lui montra les photos. Après cela, il ne bougea pas pendant quelques secondes, puis il m’attrapa à son tour me mit dans la voiture et fonça jusqu’à la mairie. Arrivé là-bas, il montra toutes les photos au maire qui prit un mégaphone et dit:

 » Tous les adultes sont priés de me rejoindre à la mairie, c’est urgent. »

Tous les habitants arrivèrent en moins de trois minutes. Le maire leur expliqua la situation:

– » Je sais qui nous a volés toute notre nourriture, avec toutes les preuves que nous avons; nous savons que ce sont les êtres de l’eau les responsables. »

Les habitants, fous de rages se jetèrent tous à l’eau mais ne revinrent pas avant le petit matin.

Vous vous demandez surement comment on t’ils réussi à respirer sous l’eau ? Eh bien, à partir de 18 ans, les adultes peuvent respirer sous l’eau, c’est comme ça depuis la nuit des temps sur la planète Azuria .

Ils revinrent au petit matin triomphants avec leur butin, en effet, ils étaient allés jusqu’à la ville des êtres de l’eau et avaient tous récupéré, semant  le CHAOS partout où ils passèrent .

Ils avaient aussi récupérés le chef de ses créatures et l’avaient posé sur une caisse pour pouvoir l’interroger.

 » Pourquoi avez-vous volé toute notre nourriture ? » dit un des villageois.

– Nos plantations ont été dévastées à cause de la pollution, nous n’avions plus d’autre choix que de voler ou bien mourir. »

Après plusieurs heures de discussion ils se mirent d’accord.

Les êtres de l’eau renommés « Auvergna  » aideront les villageois à cultiver les légumes dans les aniphores et en échange les villageois leur donneront la moitié de leur récolte.

Et c’est ce qu’ils firent.

Ils vécurent heureux……


Galli Margot, 5A

Le peuple oublié

Pour moi, c’était bon. Je voulais le prendre ce soir, le cachet. J’en avais trouvé une assez grande variété pour que ça stoppe ma vie sur l’instant.
Dylan ne répondait plus à mes messages ? Mes résultats avaient une évolution similaire au naufrage du Titanic ? Tout le monde me rejetait ?
Première et dernière possibilité : le suicide.

J’ai ouvert l’armoire à pharmacie de la salle de bain, mais un papier est tombé. Je l’ai lu.                                                                                     

UNE ANCIENNE CITE DECOUVERTE : CE QUE LES SCIENTIFIQUES VOUS CACHENT

Cette phrase était notée en grand, sur un type de support ressemblant à du papier journal. Comment ça, les scientifiques nous cachaient des choses ? Et moi qui croyais dur comme fer aux paroles de ces Hommes de savoir. J’ai posé tous les médicaments, onguents et crèmes sur le rebord du lavabo, bien décidée à trouver les autres bouts du journal. Ma recherche n’aboutissant à rien, j’ai rangé l’armoire, me suis ruée dans ma chambre, et ai allumé mon ordinateur. Dieu merci, mon frère n’était pas devant. Une fois Google ouvert, j’ai tapé « ancienne cité », et ai ouvert le premier article parlant de ça.

Des scientifiques trouvent un étrange poème inscrit sur les murs d’un très ancien temple hindou. Peuple disparu ou canular ? Le scientifique « professeur Hope » raconte.

Le 17 juillet 2015, mon équipe (un scientifique, un archéologue, un photographe et un journaliste) et moi-même nous rendîmes en Inde, à Khajurâho, pour  étudier un peu mieux le temple magnifique du Lakshmana quI y était édifié. Mais une fois dans les sous-sols de cet édifice orné de statues divines et érotiques sur les murs, une inscription poétique sur le mur m’a interpelé. Sachant que les parties basses du temple ne sont pas ouvertes au public car nous étions les premiers à visiter cette pièce du temple, et que sa date de construction  est estimée à 930-950 ans, le poème qui était gravé sur la paroi de grès a bien été écrit au Xème siècle. Etaient-ce des lois que nous a cachées le peuple Chandela ? La poésie nous parlait de la place qu’occupe l’être humain sur Terre selon sa place dans la famille (ainé, cadet, benjamin) et surtout de ce qu’il ou elle devait faire dans la vie. Le premier devrait combattre pour la « Cité », le second fonderait une famille, et le dernier exercerait le métier de son choix.
Cependant, quelques détails de ces vers nous ont interpellés ; quelle est cette Cité dont le poème nous parle ? Pourquoi cette remise en question sur la place des enfants ? Et pourquoi ce texte se termine-t-il par « car entre leurs mains frêles et timides se joue l’avenir du monde entier » ? Le peuple qui a écrit ces lignes prévoyait-il la fin du monde ? Et d’abord, ces lignes, QUI les a écrites ?
Nous n’avons plus qu’un but : retrouver les auteurs.

Ensuite, j’ai jeté un œil sur un autre article, plus récent cette fois-ci. Il parlait des hypothèses des personnes qui avaient découvert ce poème. Qui l’avait rédigé ? Quand ? Pourquoi ? Plusieurs théories tournaient autour du sujet, mais elles étaient toutes aussi peu probables les unes des autres et se ressemblaient toutes. Bien décidée à en savoir plus, je me suis dans la foulée abonnée à un magazine de Sciences.

Mais la question qui me tourmentait le plus était de savoir pourquoi je n’avais jamais eu vent de toute cette affaire. Pourtant on sait bien qu’en France en 2019 tous potins, ragots, actualités People se diffusent à un rythme fou. Le chien de Machin-chose aperçu chez le toiletteur le plus luxueux de New-York ? En deux heures, et grâce à Internet, toute la Terre est au courant.

Je n’ai jamais cru à toutes les théories qui circulaient un peu partout. Les reptiliens, les fantômes ? Balivernes, autant que « La fin du monde n’approche à grands pas », le « Personne n’a jamais mis les pieds sur la Lune », et « La planète est plate ». Donc cette histoire de poème, il me semblait naturel que je n’y crois pas. N’empêche que du coup, je n’ai plus eu aucune envie de m’envoler vers les étoiles ce soi là. Alors je me suis couchée, et me suis endormie.

Tu es dans une maison, assise sur un vieux plancher râpeux. Tu essaies de bouger tes mains, mais n’y parviens pas. Effectivement, elles sont attachées par une sorte de grosse corde à un tuyau contre le mur. Tu tentes d’émettre un son, mais ta bouche refuse de s’ouvrir et ta langue est pâteuse, comme si tu n’avais que dormi durant les 18 heures précédentes. Devant toi, un homme, qui chantonne. Tu veux t’approcher, mais les liens qui te retiennent ne peuvent pas te suivre dans ton élan. Le garçon siffle de plus en plus fort, et ce son ne veut plus quitter tes oreilles. Il te rappelle … Te rappelle le son qu’à fait le vieux poste de télé du salon en bruit de fond quand tes parents se disputaient, avant qu’IL ne parte voir une autre femme. Le bruit t’envahit complètement, et c’est tellement insupportable qu’il te donne envie de balancer ta tête contre le mur dur, froid et lisse, mais elle  semble peser un poids tellement énorme que  même remuer des oreilles te demanderait un effort beaucoup trop exigeant pour toi, qui est à bout de tout. La mélodie bourdonnante t’envahit complètement, te donne envie de vomir, mais tu ne peux pas, alors tu essaie de fermer les paupières, de sombrer dans la noir de l’infini, sauf que quand tu fermes les yeux des ombres s’approchent de toi, avec sur le visage cette expression que tu connais tant, un mélange de « je suis désolé », « espèce de sale petite pouffiasse j’aurais jamais du rencontrer ton con de père » et « à table microbe, alleeeeeeeez, bouge toi un peu». Cette expression qui te donne envie de tout envoyer valser, de frapper les ombres, de toutes les  tuer, mais tu es attachée alors tu ne peux pas. Tu es impuissante face à eux. Puis le garçon s’avance lui aussi, mais sa tête ressemble à celle de Dylan alors tu veux lui hurler de s’en aller, tu veux fermer les paupières, tu veux t’endormir pour ne plus les voir, tu veux MOURIR. Parce que dans tous les cas on finit tous par mourir. Et que c’est un peu la solution à tout. « Viva la Vida », c’est ce qu’on disait, quand on était gosses.

4 : 39 au réveil quand je suis sortie du sommeil ce matin, en sueur. J’haletais tellement que je peinais à reprendre ma respiration. Le soleil était quasiment déjà levé, mon volet cassé me le démontrait plus que bien. Un coup d’œil au miroir. Rien n’avait changé dans mon apparence depuis hier en tout cas. Même cheveux longs châtains, même yeux vairons de sorcière, mêmes dents pas très alignées mais pas d’argent pour l’orthodontiste, même nez beaucoup plus long que la moyenne, mêmes tâches de rousseurs un peu partout sur le visage, mêmes petits seins tout plats, même corps squelettique. Maman avait l’habitude de dire que si je « mettais de belles fringues et pas de survêts informes, je pourrais presque être belle. ». Elle pouvait parler, elle qui passait ses journées en tablier à s’occuper de vieux dans une maison de retraite, elle n’avait même pas assez de fric pour nous faire des choses mangeables le soir. Puis la nuit elle repartait travailler, au grand dam de mon frère qui ne savait plus quoi répondre sans mentir quand on le traitait de « fils de pute ». Il faut dire que Maman a sacrément pété les plombs quand avec mon frère, on lui a proposé de vendre de la drogue pour gagner un peu d’argent en plus. Depuis elle se prostitue, histoire de subsister.

Je me suis rendormie, puis réveillée vers 7 heures,  et ai mangé mes Miel-pops devant mon ordinateur, tout en pensant à la raison pour laquelle je ne croyais pas aux théories du complot. La réponse m’est venue instantanément ; je n’y croyais pas parce que c’était idiot. Depuis plus de quatre ans, je pensais que c’était complètement dénué de sens. Et ce jour-là, du haut de mes treize ans, je le pensais toujours. Et aussi bizarre que ça vous paraisse, cette histoire me semblait débile. Alors je suis remonté aux sources de ces articles, comme nous le conseillait toujours notre prof de technologie, et « En effet, il s’avérait que les professeurs Hope, Krake, l’autre scientifique, le photographe et la journaliste soient tous de mèche pour nous faire croire à un énorme canular. La poésie n’a jamais existé, c’était un photomontage. Les scientifiques voulaient-ils nous faire sentir tous idiots après avoir découvert cela ? Ils refusent d’avouer ce qui les a motivés à prendre les Hommes pour des naïfs. ».

Fière d’avoir enfin découvert le mystère du poème sans que personne ne m’aide, je me suis dirigée vers l’armoire à pharmacie de la salle de bain, ai pris un cachet, suis allée m’allonger sur mon lit. J’ai fermé les yeux.
Mes muscles se sont relâchés, ma main est allée toucher le sol. Le cachet est tombé par terre.


Amélie BOUDRIE, 4eC

La malle

C’est la première fois que je vois un aniphore, c’est une plante qui m’était jusque-là encore inconnue. Je suis Amélie, j’ai 20 ans, je suis une étudiante en Sciences. Toute mon enfance je l’ai vécue en France mais j’ai décidé de partir en Angleterre pour quelques années.  Assise dans les longues bouches du métro londonien, je viens tout juste de trouver une malle ou bien une valise recouverte d’un cuir marron, qui contient à l’intérieur, une sorte d’herbier où il n’y a que des dessins de plantes, je suppose inventées. L’aniphore est longue et fine, des feuilles jaunes (apparemment phosphorescentes dans le noir ; c’est noté). Dans une autre pochette il y a une sorte de BD où cette plante y est le personnage principal. Cet aniphore se balade de paysages en paysages londoniens. Je reconnais la plupart de ces décors, il y a Hyde Parc, Big Ben et beaucoup d’autres. En fait tous ces lieux forment un trajet.

            C’est alors que je sors du métro, me dirige vers la première station de bus et monte dans la ligne 112. Je sors du bus à la station la plus proche de Hyde Parc. Le dessin montre un pont avec cinq arcs de cercle. J’y avance jusqu’à passer en dessous du pont, là, je trouve, coincé entre deux pierres, un papier, plié en quatre, légèrement jauni. Je l’ouvre et y vois un mot écrit : « Je te prie de chercher, au pied de la Tower Bridge, entre deux morceaux de papier, l’indication en âge. HM ». A vrai dire je ne sais pas tellement ce que cela veut dire mais je sais qu’il faut que j’aille au pied de la Tower Bridge. Pourquoi m’a-t-il fait une chasse aux trésors ? Je me rappelle avoir vu un type d’une vingtaine d’années avec des cheveux clairs et bouclés qui avait cette valise mais je ne le connais pas ! Je me décide à y aller quand même.

            Une fois arrivée au pied de la Tower Bridge, je vois alors dans un buisson une enveloppe avec les initiales HM comme sur le poème. J’ouvre l’enveloppe et y trouve une vieille boussole du XVIIIème siècle plus un petit mot qui indique de suivre le Nord ce qui correspond à la Cathédrale Saint Paul. Je reprends le bus et je continue à me poser des questions : pourquoi fait-il cela ? Pourquoi moi ? Dois-je continuer ? Malgré mes questions je me dis qu’il le faut. Et si ce monsieur avait besoin de sa malle ? Arrivée à la Cathédrale je me dirige à l’intérieur, la coupole est sublime, c’est bondé de monde, comment trouver un indice ? Je sors alors la BD et suis une seconde fois le trajet de l’aniphore. Je trouve sur le décor de la cathédrale une différence sur une des statues d’anges, la statue du dessin a quelque chose sous le pied alors que la vraie ne l’a pas. J’attends que le monde parte un peu. Une fois qu’il ne reste plus qu’une dizaine de personnes, je me faufile jusqu’à la statue puis glisse dans ma main les deux petits morceaux de papier. J’ouvre le premier morceau de papier et y vois la photo d’un café. Il est presque vingt heure alors je me mets à chercher l’adresse de ce café et je me dirige vers la station de métro la plus proche et prends la direction du quartier chinois.

Une fois arrivée, je m’avance vers le petit café, la rue est lumineuse, les maisons sont pleines de guirlandes chinoises, on peut entendre le bruit des verres qui  claquent comme le son d’une cloche. J’entre dans le petit bâtiment qui est éclairé grâce à des petites loupiottes. Je me glisse jusqu’au bar et je commande une bière et un petit plat de brochettes qui met peu de temps à arriver.  J’attends jusqu’à vingt et une heure mais je ne vois toujours rien ni personne qui est familier au détenteur de la valise que je garde soigneusement. Je me lève, paye puis sors du café le ventre plein mais sans information supplémentaire. Soudain, dans la foule, j’aperçois ce visage bronzé surmonté de cheveux clairs et bouclés, sûrement le type de la valise. J’essaye de passer, je cours et me prends quelqu’un qui me fait tomber.  Quand je me relève je cherche du regard l’homme puis je remarque qu’il n’est plus là. Alors je marche jusqu’à mon petit appartement, allume la lumière et m’allonge sur mon lit. Ces questions me trottent encore dans la tête : Que me veut ce charmant jeune homme ? C’est vrai qu’il est plutôt mignon, je me rappelle m’être assise à côté de lui dans le métro une fois, il lisait ce livre épais comme la bible qui parlait de fantastique, bref arrêtons les plaisanteries, dormons !

Ça y est je me suis enfin réveillée, après que mon réveil ait sonné quatre fois, heureusement on est samedi. Ce matin je me dis que je n’ai aucun indice pour continuer mais je me rappelle avoir pris un deuxième bout de papier sous le pied de l’ange. Aussitôt je me lève, me dirige vers mon grand manteau gris, ouvre la ceinture et prends dans ma poche le bout de papier plié légèrement corné. Il y est inscrit l’adresse d’un magasin de donuts sur une petite carte de visite verte claire avec au centre un dessin de donut. Je prends un fruit et un jus de pêche, mon préféré, je mets une robe vichy moulante en haut et évasée à partir de la taille. Me voilà enfin prête pour de nouvelles aventures ! Arrivée au magasin, je commande à une jeune femme un donut au reeses, évidemment, et bizarrement elle me demande mon prénom. Alors je lui réponds que je m’appelle Amélie Pumpurplum et, là, elle me tend un petit colis sans rien me dire de plus. Intriguée, je pars et vais m’assoir sur un banc dans un parc non loin du magasin de donuts. Une fois assise j’ouvre soigneusement le colis et y trouve une petite boite métallique vieillie par le temps. Je connais cette boite ! Je me rappelle quand j’étais petite au collège il y avait un garçon hyper mignon qui collectionnait des vieilles pièces dans une boite et un jour un garçon avait volé sa boite. Il était tellement énervé que lui et ses amis l’ont envoyé à l’hôpital. Il avait récupéré sa boite, on appelle cela le karma, il nous venge ou nous punit tout le temps. Je me rappelle de son nom il s’appelle Henri. Avec ces pièces, je trouve enfoui en dessous un petit morceau de papier avec une adresse. Je prends le bus le plus proche et pars à sa potentielle rencontre. Je suis au pied de sa porte c’est sûr, mais pourquoi ai-je si mal au ventre ? Je m’avance, sonne, et, là, il apparait, ses cheveux comme avant en bataille, un léger sourire aux lèvres et il m’invite à entrer. Je m’assois sur son grand fauteuil en cuir noir cette fois ci et je lui tends sa boîte. Il me regarde profondément de ses beaux yeux verts et me remercie. Alors je lui demande, enfin, de me dire pourquoi il a fait tout ça. Il me répond de sa douce voix que je lui manquais. Il est vrai qu’on avait eu une petite mais ridicule aventure au lycée. Nous avons discuté pendant des heures et des heures. Celui qui m’était jusque-là un inconnu avec une valise et qui savait très bien dessiner est en fait un de mes anciens amis perdu par le temps.

Et maintenant, cela fait trois ans qui se sont écoulés et deux ans et quelques mois que nous sortons ensemble. Tout est bien qui finit bien (même si ça n’a presque jamais était mal) !


C’était la première fois

Juliette Delgrange, 4°D

  C’était la première fois que je voyais un aniphore

  Cette créature dont je n’aurai su dire si c’était une bête ou un être humain. Les aniphores étaient d’étranges personnages à la peau diaphane qui ne possédaient aucun poil et qui se tenaient debout sur deux pattes de grande taille. Autrefois, de paisibles créatures qui vivaient autour de notre cité, dans le désert, ils étaient aujourd’hui destinés à des fins meurtrières. Mon père m’avait maintes fois conté les beaux jours avant la guerre où Hommes et Créatures vivaient en paix, il m’avait appris toutes les sortes d’êtres étranges que l’on pouvait trouver ici, dans le fin fond du désert. Désormais les aniphores étaient des êtres exploités pour la guerre, utilisés pour piller, tuer et remporter de vaines victoires. A quoi bon acquérir de nouvelles terres si aucun habitant ne venait les peupler ? Avec la guerre, de plus en plus de gens disparaissaient ou se faisaient massacrer.

  J’étais aux côtés de Gaspard avec qui je m’étais liée d’amitié lorsque nous étions plus jeunes. Allongés sur une dune de sable nous observions discrètement le troupeau d’aniphores derrière lequel marchaient des soldats vêtus de turbans et de tuniques courtes ainsi que de pantalons et de mocassins en daim. Ils portaient autour de leur taille des ceintures de cuir auxquelles étaient attachées des dagues aux lames aiguisées et ils serraient entre leurs mains des kalachnikovs. Perchés sur le dos des aniphores, les officiers qui guidaient les soldats avaient l’air ravis, ils venaient sûrement de détruire une autre ville et avec elle tous ses habitants. Les soldats avançaient à grands pas, ils étaient pressés de rapporter de bonnes nouvelles à leur maître : le dirigeant de la cité d’Aboubakar.

  Le soleil était à peine levé. Gaspard me fit le signal qu’il était temps d’y aller si nous ne voulions pas nous faire repérer. Nous dévalâmes la dune de sable sur laquelle nous étions perchés. Main dans la main, nous courions, il ne fallait pas que quiconque nous aperçoive. Nous risquions trop gros. Mes cheveux flottaient, virevoltaient autour de mon visage, c’était la première fois que je sortais sans mon voile. Gaspard me regarda et me sourit, je souris alors à mon tour. En ces temps de guerre,  il était rare de voir des gens heureux, son sourire véritable me mit un peu de baume au cœur. Nous arrivâmes aux portes de notre cité. Gaspard m’aida à grimper pour passer de l’autre côté du mur. Nous le longeâmes jusqu’à arriver près de l’endroit où je vivais avec ma famille. Nous nous séparâmes, il habitait trois rues plus loin. En poussant le portillon de notre demeure, je repensais à cette folle nuit. Gaspard m’avait donné rendez-vous à quatre heures du matin pour pouvoir admirer le lever du soleil et une fois installés en haut d’une dune de sable fin, nous avions eu la peur de notre vie en voyant les soldats et le troupeau d’aniphores arriver. Je poussai la porte d’entrée et marchai à pas feutrés dans le couloir pour n’éveiller personne. Je tournai ma tête et me retrouvai nez à nez avec moi-même. Le miroir oriental de l’entrée reflétait mon visage constellé de tâches de rousseurs. Mes mèches brunes bataillaient autour de mes épaules. Plusieurs minutes passèrent, je demeurai ainsi à m’observer dans la belle glace en bronze. J’entendis soudain un bruit de pas qui me fit me   pétrifier sur place. Je n’arrivais plus à faire un geste. Les bruits de pas s’arrêtèrent et je me retrouvai nez à nez avec ma petite sœur, Myriam. 

  Je chuchotai :

-Ah ! Ce n’est que toi, je croyais que c’était les parents ! Tu m’as fait peur !

-Qu’est-ce que tu fais ici ?

-Je ne pense pas avoir à me justifier d’être chez moi.

-Ne fais pas la maligne, je t’ai entendue rentrer. Où étais tu ?

-Chut ! Tu vas réveiller papa et maman.

  Myriam me regardait fixement, méfiante. Elle avait beau être la plus petite de la famille, elle possédait sans aucun doute le caractère le plus fort. Je n’avais d’ailleurs jamais compris pourquoi cela attendrissait autant mes parents. Notre famille se composait de six personnes ; mes parents, deux personnages respectables qui autrefois travaillaient dans la justice d’Aboubakar, notre cité prospère. Ils avaient grandi ici et fait de longues études. Depuis la guerre, seul mon père travaillait, il défendait des prisonniers condamnés à la peine de mort, sans issues possibles. Ma mère avait donné naissance à deux jumeaux, mes frères, Yasmine et Amine. Deux ans auparavant, alors que la guerre faisait déjà rage, Amine avait été recruté par l’armée de notre cité et depuis nous restions sans nouvelles de lui, jusqu’à ce que le mois dernier, on apprenne qu’il était décédé au combat. Ce drame n’avait pas été sans conséquences pour notre famille, Yasmine restait cloîtré dans sa chambre depuis un mois, ne sortant que pour attraper le repas que nous déposions devant sa porte. Ma mère avait fait face et était restée courageuse pour s’occuper de nous. Mon père bien que dévasté, n’avait pas laissé paraître ses émotions. Moi, Alina, j’étais la cadette de la fratrie et j’avais souvent dû me débrouiller toute seule. Quand personne ne faisait attention à moi, Gaspard était là, il avait beau ne pas être issu de la même classe sociale que nous, sa famille avait également vécu un drame. Après la mort de leur père, ses deux frères étaient partis au combat et n’étaient jamais revenus. Depuis sa mère ne se préoccupait plus de lui. Il s’échappait donc souvent de cette atmosphère austère et venait me rejoindre. Ce matin il m’avait emmené voir le lever du soleil et nous avions pu voir les soldats et les aniphores qui revenaient d’une énième victoire. Il était formellement interdit de sortir de l’enceinte de la ville mais nous avions transgressé les règles, et maintenant ma petite sœur n’allait pas me lâcher d’une semelle.

-Réponds ! Où étais …

  Ma petite sœur n’eut pas le temps de terminer sa phrase, mes parents surgirent au bout du couloir.

-Que se passe-t-il ? dit doucement mon père

-Qu’est-ce que c’est ce raffut ? reprit ma mère sur un ton autoritaire

 Myriam me fusilla du regard et répondit à mes parents avant que je puisse dire quoi que ce soit :

-Alina est sortie je ne sais où cette nuit.

-Est- ce vrai ce que raconte ta sœur ? demanda mon père

  Je baissai la tête, incapable de répondre.

-Je suis très déçue de toi Alina, reprit-il

-Qu’aurait-on fait si quelqu’un t’avait découverte ? Où étais-tu ? Que faisais-tu ? Je suppose que tu étais encore avec ce Gaspard.

  Je hochai la tête pour répondre à ma mère.

  Soudain, nous entendîmes un cri perçant, ma mère et mon père m’ordonnèrent de rester avec Myriam à l’intérieur de la maison. Ils sortirent précipitamment de la pièce dans laquelle nous nous trouvions et je restai plantée là où j’étais, Myriam toujours devant moi.

  Je n’eus pas à réfléchir plus de quelques secondes, la réponse était toute trouvée, il fallait que j’aille voir ce qui se passait. Je sortis de la maison non sans attraper mon voile qui se trouvait sur une patère près du miroir en bronze.

Ma sœur m’interpella :

-Qu’est-ce que tu fais ? Les parents t’ont dit de rester ici !

-Je ne parviendrai pas à retenir ma curiosité plus longtemps, surtout attends ici !

  Sans écouter mon ordre, elle me suivit hors de la maison simplement vêtue de son pyjama et d’un foulard noué autour de ses cheveux.

  Dans la rue, tout le monde était agglutiné autour de quelque chose que je ne parvenais pas à distinguer. Je me faufilai entre les adultes et aperçus avec stupeur deux cadavres qui gisaient dans une mare de sang. Je me mis alors à pleurer, l’un des deux corps appartenait à Gaspard. Les larmes coulaient sur mon visage sans que je puisse les arrêter. La mère de mon ami était agenouillée près du corps de son fils, et comme la tradition de notre cité le voulait, tous les habitants chantaient une douce mélodie comme pour se réconforter et être unis dans ce drame. L’autre corps était celui d’un soldat que je ne connaissais pas. Mes parents me regardèrent, je ne savais décrypter leur regard, était-ce parce que je pleurais ?

  Peu à peu, les gens repartirent vers leur maison, il ne restait plus que Myriam, mes parents, Anna, la mère de Gaspard et moi. Yasmine, alerté par les pleurs et les chants, était sorti de la maison, cela faisait bien longtemps que je ne l’avais pas aperçu. Il avait l’air épuisé et son visage était grave.

 Mes parents chuchotèrent quelque chose à Anna que je n’entendis pas puis ils se retournèrent vers moi et d’une voix remplie d’émotions m’annoncèrent :

-Il faut qu’on parte, Alina. Demain, à l’aube, nous quittons cette terrible cité.

 Choquée, je ne répondis pas, mes larmes avaient séché et je peinais à comprendre ce qui m’arrivait.

Ma mère aperçut son fils et se mit également à pleurer. Il s’avança vers elle et tomba dans ses bras. 

  Myriam elle, gardait la tête sur les épaules et demanda à mon père :

-Pourquoi faut-il qu’on parte ?

-Vois-tu ma fille les Hommes ont le cœur mauvais ici et si tu veux plus tard vivre en toute liberté il faut quitter Aboubakar et cette guerre.

  Nous regardâmes alors Anna et nous nous promîmes intérieurement de l’emmener avec nous.

  Je me retournai pour jeter un dernier regard vers la cité endormie. Je pensais à tous ces gens que nous laissions derrière nous, à toutes ces familles qui avaient également souffert et à toutes ces années que nous avions vécues sans jamais baisser les bras, à Gaspard … Mais maintenant, il était temps d’écrire une nouvelle page de notre histoire, nous n’avions plus rien à faire ici.

 Je courus pour rattraper mes parents, Yasmine, Myriam et Anna, la mère de Gaspard déjà loin devant moi, ils marchaient d’un pas déterminé. Nous quittions la ville dans laquelle nous avions grandi, sans regrets. C’était maintenant que se jouait notre destin.


L’histoire de ma vie

Margottin Alyssa, 6°A

Une famille, c’est un peu comme une recette à gâteau chaque ingrédient doit être présent dans le moule.

C’était la première fois que je voyais un aniphore, repensant jours et nuits à ce qui c’était passé le 21/02/2012 au soir. Je subissais de nombreuses difficultés, dont personne ne pouvait se douter juste en me regardant. Après treize ans de silence, je vais vous mettre dans ma peau à l’âge de douze ans et vous raconter mon histoire. J’étais une petite fille discrète, je ne partageais pas mes émotions, mes sentiments, je n’avais pas d’amis, je restais dans ma bulle. J’avais énormément de difficultés que ce soit à la maison ou au collège. Ma vie ne sera plus la même après cela. Un jour d’été dans l’est du Canada, je partis à une soirée festive avec mon père. Après vingt minutes de route, nous arrivions. Nous nous arrêtâmes, descendîmes, nous allions au coffre pour prendre nos costumes de la soirée mais mon père remarqua qu’il manquait le mien. Mon père savait que j’étais très heureuse de venir à cette soirée, nous allions donc chercher mon costume à la maison et revenir pour la fête, mais arrivés à mi-chemin de la maison une voiture nous rentra dedans. Mon père au volant prit un très gros coup à la tête, inconscient, j’étais en train de pleurer mais aussi de lui chanter notre chanson favorite pour qu’il puisse se réveiller et me dire que tout allait bien. J’entendis toutes ces sirènes dans ma tête. Les pompiers, arrivés sur place, me firent descendre de la voiture, transportèrent mon père dans leur camion, depuis je ne l’ai plus revu.

C’était la première fois de ma vie que je vis un aniphore… Sa mort se répéta sans arrêt dans ma tête. Depuis ce jour, ma vie a été bouleversée. A l’école, mes amis ne m’adressaient plus la parole car j’avais tué mon propre père en allant à cette fête. Les gens se moquaient de moi. Ma mère ne s’en remit pas elle plongea dans l’alcool, la drogue. Ces substances l’épuisèrent et l’éloignèrent plus de moi. Elle s’enferma dans un monde obscur où je n’avais pas ma place. Elle répétait sans cesse que si je n’étais pas allée à cette maudite fête, Papa ne serait pas décédé et tout était de ma faute, cela me faisait beaucoup de peine. Elle ne me parlait plus, m’ignorait…

 Pendant trois longues années de ma vie, je me débrouillais toute seule, je me nourris, nourris mon chien Nosro, allais à l’école seule, aider des personnes à faire leurs courses… pour gagner de l’argent pour payer ma chambre…, était-ce vraiment le rôle d’une enfant de douze ans et ce que les parents souhaitent à leur enfant ? Et puis un jour, à l’âge de quinze ans, j’ai dû mettre ma mère en cure de désintoxication. Cela fut très dur pour moi de voir ma mère sombrer chaque jour de plus en plus, en étant impuissante face à cette terrible maladie. Je n’avais plus à mes côtés un des êtres qui m’était le plus cher. Ne pas pouvoir partager des moments complices mères et filles comme toutes les adolescentes de mon âge. La seule personne à qui je pus me confier pendant tous mes moments difficiles, c’était mon chien, il m’écoutait, ne me jugeait pas et il me comprenait. J’ai dû et je dois toujours vivre avec la mort de mon père sur ma conscience. Mon père trépassé, ma mère en cure les gens se posaient des questions sur moi. Toutes les nuits, je me demandais quand ce cauchemar finirait. Mais tous les jours, en me levant, je me regarde dans la glace qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ce sort. Est-ce le diable qui vient me chercher pour le rejoindre ?  Pendant deux ans, je fêtais mes anniversaires seule avec mon chien qui était d’une très bonne compagnie.

A ma grande surprise, à mes dix-sept ans, ma mère était guérie et rentra à la maison et essaya de me dire pardon de toutes les manières. A mes dix-huit ans je pris la décision de quitter la maison et de voler de mes propres ailes. Je fis mes bagages avec le cœur lourd. Je veillais à ne rien oublier et laisser le passé douloureux derrière moi. J’emmenais les souvenirs que j’avais de mon père, mes vêtements, tout ce qui m‘appartenait et sans oublier mon compagnon de toujours, mon chien Nosro qui avait toujours été un fidèle ami et sur qui j’avais pu m’appuyer dans les moments douloureux. Il était donc normal qu’il fasse partie du voyage et de ma nouvelle vie, avec moi. Je m’installais dans appartement pas cher et proche de chez ma mère, au cas où elle ferait des crises et aurait besoin de moi. Je me mis dans les études de sport cela me laissais à peine le temps de jouer avec mon chien, m’a permis de m’évader, de penser à autre chose et m’a permis d’aller de l’avant.

Au cours d’une formation, je rencontrai un jeune homme : Cédric, il était très charmant, mignon, athlétique et aussi énormément à l’écouter Je pris le temps de le connaître (nous parlions beaucoup, j’étais à l’aise donc je pus me confier à lui, pendant nos bavardages je pus comprendre qu’il n’a pas eu une vie facile, cela nous  rapprocha, cela me réconfortait que nous ayons un point commun et nous sommes tombés amoureux, cet homme m’a fait oublier tous mes problèmes, m’a aidé, m’a soutenue. Il m’a expliqué comment il a pu faire faire face et s’en sortir. Il est très mature pour son âge et nous avançons ensemble, bien que parfois je pense qu’il me tire. Il fait tout son possible pour me redonner gout à la vie et voir ce que la vie peut nous donner de mieux et rendre le sourire. Nous allions passer tous nos dimanches chez maman et je me rendais compte des efforts qu’elle a fait, je retrouvais enfin ma mère perdue depuis tant d’années. Nous échangions des mots, nous tenions des conversations, nous faisions des ballades et même nous riions ensemble. Je ne pensais pas au plus profond de moi-même que cette relation était perdue à jamais. Je croyais enfin au proverbe « Tout vient à point à qui sait attendre ». Cette expérience m’a permis d’être celle que je suis. On peut se relever en toutes circonstances à condition de le vouloir et de ne pas se laisser abattre. Pour les plus faibles, un être, qui qu’il soit, peut faire sortir le meilleur de vous et vous rendre ce que la vie vous a pris un moment donné. Je suis enfin heureuse et j’ai tout ce que j’ai voulu avoir dans ma vie. Un seul être manque à l’appel : mon Papa. Mais je sais que là où il est, il est fier de moi et ne souhaite que le meilleur pour moi. Je vais tout faire pour être la femme qu’il a toujours voulu que je sois. Je suis mieux dans ma peau et regarde la vie droit dans les yeux et prête à relever tous les défis. Chacun d’entre nous construit son bonheur à chaque instant de sa vie, avec son cœur.

Le bonheur existe et je viens enfin de le rencontrer.


Tim Salvia, 4eD                                                                                                           

Xentiyes 

« C’était la première fois que je voyais un aniphore… » Il était là, juste devant moi. J’observais ce monstre de métal rouillé depuis un monticule d’ordures constitué essentiellement de boites de conserves. Il faisait au moins vingt mètres. La rouille en rongeait le métal, ce qui pouvait faire croire que cette immense machine sortait tout droit d’une de ces villes antiques disparues dont les scientifiques et historiens s’acharnent encore à retrouver la trace. Quatre pattes lui permettaient de se déplacer lentement, comme un éléphant géant. Son corps massif et rectangulaire était doté d’une tête très petite par rapport au buste. Sur cette tête, deux yeux farceurs constitués d’immenses boulons et une bouche souriante de plaques métalliques alignées formant des dents, lui donnaient un air intelligent et malicieux. Il fonctionnait grâce à un mécanisme simple mais qui me paraissait très complexe du haut de mes douze ans, d’autant plus que je n’étais pas habitué à voir ce genre de robots. En effet, on pouvait voir tous ses rouages depuis l’extérieur, alors que les grandes machines ultra modernes qui peuplaient Grynomite, la capitale de la planète Galos où j’habitais, étaient enveloppées d’une couche de rotale, ce nouveau métal ultra résistant à toutes les intempéries. Ainsi, on ne voyait pas comment ces machines fonctionnaient, et on ne s’en occupait pas. On pouvait penser tout simplement qu’elles marchaient comme par magie.

            L’aniphore était entouré d’une procession de nomades. Tous avaient la tête enroulée dans un foulard pour se protéger du sable qui lévitait dans l’atmosphère et piquait les yeux. Car le monde dévasté qu’était devenu Galos en était majoritairement constitué. On eut dit le pays du marchand de sable. Jadis ce sable qui demeurait au sol resplendissait au soleil comme des pépites d’or. C’était avant que les invespacieurs, les hommes exploitant les ressources des planètes pour gagner de grosses sommes et dont faisait partie mon père, viennent rafler le crysticte, un précieux minerai que l’on ne trouve qu’à Galos. Le crysticte servait essentiellement de source d’énergie. Les invespacieurs utilisèrent des méthodes dévastatrices pour aller plus vite, et détruisirent ce beau paysage. Depuis tout était triste et sombre. La tempête de sable y faisait continuellement rage. Les invespacieurs, devenus riches, avaient créé la capitale Grynomite protégée des intempéries par un dôme de crystal. Puis de mystérieux nomades, les Xentiyes, avaient fait leur apparition et sillonnaient la planète avec leurs aniphores, sorte de bases mobiles. En effet, ils avaient la fonction de maisons communes, qui, à la nuit tombée, repliaient leurs pattes pour se poser à même le sol et servir de dortoir pour toute la communauté. Ils permettaient aussi de transporter les bagages, les vieillards et les jeunes enfants qui ne pouvaient marcher longtemps à vive allure. Pourquoi marchaient-ils sans cesse ? Pourquoi ne se mettaient-ils pas tous à l’abri dans les vastes aniphores pour se déplacer ? Avaient-ils une mission ? D’ailleurs, qui étaient-ils vraiment ? Personne ne le savait. Mon père me racontait d’horribles histoires à leur sujet. Qu’ils mangeaient les enfants. Qu’ils les donnaient en pâture à leurs aniphores… Cependant, en cet instant, je n’avais pas peur d’eux et de leur machine. Je ressentais juste de la curiosité. Une curiosité d’enfant frustré qui s’ennuyait malgré tout le luxe qui l’entourait.

            Je m’étais enfui de chez moi. J’en avais assez de ma vie à Grynomite. Mes parents étaient sans arrêt occupés et je m’ennuyais fortement. Il était interdit de sortir de la ville sans autorisation spéciale. J’avais alors décidé de fuguer. Pour passer le dôme de crystal je m’étais caché dans un véhiboueur, un de ces engins volants qui transportent les ordures en dehors de la ville. Lorsqu’il me déchargea avec les déchets, je me retrouvai sur le tas d’ordures d’où j’observai maintenant les Xentiyes et leur aniphore.

             Poussé par la curiosité, je décidai de me rapprocher. Je rampais dans leur direction à quatre pattes pour ne pas être repéré. Je me cachai derrière un vaisseau abandonné enfoui à moitié dans les détritus. De là, je parvins malgré le vent de sable à distinguer la fin de la caravane qui était en train de s’éloigner. « Non ne partez pas, Xentiyes ! » Et sans réfléchir, je les suivis. Je marchai à leur trousse en gardant une bonne distance pour éviter de me faire voir. Quand la nuit tomba, les nomades s’arrêtèrent enfin. L’aniphore replia ses pattes et la communauté rentra à l’intérieur. Avec la nuit la tempête s’était calmée, découvrant un ciel illuminé d’étoiles et apportant une chaleur agréable. Sans songer au lendemain, je me laissai emporter par la fatigue accumulée et m’endormis sur le sable doux et chaud.

            Le lendemain, je me réveillai dans un grand lit moëlleux qui était disposé dans une chambre accueillante. Le calme y régnait, et une odeur agréable flottait dans l’air. Seul un bruit de porte mal graissée et des chocs réguliers venaient troubler cet endroit si paisible. C’est grâce à ce détail que je réalisai où j’étais. J’étais dans l’aniphore. Le grincement était celui du métal qui frotte, et les chocs étaient provoqués par ses « pattes » qui tapaient contre le sol. De plus, la chambre tanguait légèrement comme dans un bateau. J’étais ficelé, et je ne pouvais pas bouger. C’était très certainement les Xentiyes qui m’avaient capturé. Pourtant j’étais plutôt bien logé pour un prisonnier ! Peut-être étaient-ils plus cléments que l’on ne dit… A cet instant la porte s’ouvrit avec grand fracas et quatre hommes entrèrent en un éclair. On ordonna de me mettre sur mon séant puisque je ne pouvais pas bouger. L’un, sans doute le chef, parla mais je ne compris rien. Il avait une grosse barbe et la peau plus blanche que moi. Il semblait sévère et doux à la fois. Il ne parlait pas la même langue que moi. Un autre se mit à traduire. Lui me ressemblait davantage. Il avait la même teinte de peau que la mienne. L’homme qui s’était adressé à moi était le chef de cette communauté et me demandait ce que je faisais dans les environs. Je lui répondis que je venais de Grynomite, que j’avais fui car je n’en pouvais plus de ma vie là-bas. Le chef acquiesa puis soupira. Il se remit à parler et le traducteur me dit que je n’avais rien à faire ici, qu’ils allaient me libérer, mais qu’ils ne voulaient plus me voir. Je répondis que je ne pouvais pas retourner à la capitale et que j’aimerais rester avec eux. Le chef fit non de la tête. Je le suppliai en lui disant que je n’avais nulle part où aller. Les hommes se concertèrent et décidèrent finalement de me laisser rejoindre la troupe. Sans doute mon jeune âge leur avait fait pitié et les avait convaincus que je n’étais pas une menace.

            Le chef et ses compagnons me laissèrent avec le traducteur. Il me délia et je pus enfin bouger librement. Le traducteur se présenta. Il se nommait Jacques Noisetier et était un ancien invespacieur. Quand il avait pris conscience de la catastrophe qu’ils étaient en train de causer, il était parti et avait rencontré les Xentiyes qui lui offrirent l’hospitalité. Je lui demandai quel était leur but à lui et ses semblables. Il prit une grande inspiration et dit : « Nous, les Xentiyes sommes natifs de cette planète. Nous avons toujours vécu là. Enfin, pas moi… mais les autres Xentiyes. Nous avons actuellement le devoir de sauver la planète des mains des invespacieurs. Pour cela, nous parcourons Galos de long en large pour retrouver des fragments de crysticte. A l’aide de ces fragments prélevés, nous arrivons à resynthétiser en abondance du crysticte. Nous démultiplions les cristaux à l’aide d’un procédé chimique que nous seuls connaissons. Mais il nous faut beaucoup de crysticte. Contrairement à ce que l’on croit, l’aniphore sert essentiellement à transporter le minerai. Sans arrêt nous partons en voyage à la recherche de cristaux de crysticte, puis nous revenons à notre base où nous les démultiplions et nous les stockons en attendant de les remettre dans leur milieu naturel, dans le sous-sol. Mais tu tombes bien. Nous avons presque fini. Ceci est notre dernier voyage. Nous avons assez de crysticte pour remettre en ordre le monde. »

            Après quelques jours de voyage, durant lesquels je me posais mille et mille questions sur ce qui allait se passer quand on remettrait le crysticte à sa place originelle, nous arrivâmes enfin. Nous déchargeâmes puis rassemblâmes tout le minerai que nous possédions. Puis, nous le conduisîmes à une énorme fosse s’enfonçant jusqu’aux entrailles de Galos. Ici, le chef ordonna que l’on jette le crysticte. Les cristaux s’entrechoquant et frappant les parois de la fosse faisaient un doux bruit de verre. La fosse s’illumina. Le ciel s’illumina. Les ténèbres s’illuminèrent. Un flash vert inonda tout. Je fermai les yeux durant cet instant, puis les rouvris. Tout était fini. Le ciel était bleu. Le sable doré. Le vent doux. La température agréable… La faille s’était refermée comme une plaie qui cicatrise. Aucune tempête ne venait troubler ce calme. Galos était sauvée.

            Quelques mois plus tard, je convainquis les Xentiyes d’aller parler au gouvernement interspatial de ce qui s’était passé. Le gouvernement prit l’affaire au sérieux. Ce qu’avaient fait les invespacieurs enfreignait les articles 123, 374 et 746 du code spatial. On laissa une semaine aux invespacieurs pour quitter Galos. Je décidai de rester avec ma nouvelle famille, les Xentiyes.


Mélina LOPEZ 4°D

Une vérité découverte.

« C’était la première fois que je voyais un aniphore » que voulait bien dire ma mère avec cette phrase ? Qu’est ce qu’un aniphore ? Tant de questions se bousculaient dans ma tête mais aucune réponse apparaissait. Pour essayer de comprendre revenons sur ce qui s’est passé lorsque j’avais vingt ans. Je m’appelle Summer. Je vais vous raconter mon histoire. Je n’ai jamais connu ma mère du moins j’ai très peu de souvenirs d’elle. Je n’ai toujours vécu qu’avec mon père. Mon père n’a jamais voulu vraiment me parler d’elle, il a toujours été très vague à son sujet. Le jour des mes vingt ans j’ai repris la maison où habitaient avant ma mère et mon père. Le jour même où j’emménagea dans la maison, je trouva une lettre sur le palier comme si quelqu’un venait de la poser avant que j’arrive. Plusieurs jours, voir plusieurs semaines passèrent et ma curiosité me poussa à lire cette lettre. Celle-ci m’était dédié, or les lettres n’étaient pas fréquentes, je me doutais alors que quelque chose n’allait pas. Je ne compris pas toute suite mais l’envie m’entraîna et je commençais à lire cette lettre. « Ma fille, tu ne me connais pas mais moi je te connais par cœur. J’aurais voulu être là pour toi mais la vie en avait décidé autrement. Tu ne dois pas tout comprendre mais je ne m’en fais pas pour toi tu comprendras avec le temps . Je te dois bien la vérité du pourquoi, du comment de ma disparition. Alors commençons. J’ai rencontré ton père un jour d’été, c’était inoubliable et l’on s’était promis d’appeler notre futur enfant sous le nom de cette belle journée/ Deux ans sont passés, on s’est mariés et tu es arrivées. J’avais la vie dont j’avais toujours rêvé, jusqu’au jour où celle ci bascula. Je commençais à voir des choses que personnes d’autres ne voyaient. Ton père ne comprenait pas ce que je vivais et en toute sincérité moi non plus. » Je ne comprenais pas ce qu’elle désirait m’expliquer. J’aurais voulu continuer de lire mais la fatigue m’envahissait petit à petit jusqu’à tomber dans un sommeil profond. Le lendemain matin, je pris la lettre pour continuer mais quelqu’un tapa à la porte. C’était mon père, j’étais tellement contente de sa venue mais tant de questions se chamboulaient dans ma tête. Lorsqu’il rentra, il a senti que quelque chose me tourmentait. -Que t’arrives t-il donc pour avoir une tête comme cela ? demanda t-il -J’ai reçu une lettre qui a été écrite par… Je n’eus pas le temps de finir ma phrase qu’il la finisse à ma place. -Par ta mère ! dit-il. -Comment le sais-tu ? lui demandais je. -Continue de lire cette lettre et tu auras les réponses à toutes tes questions. Je te le promets répondit il en commençant à ouvrir la porte d’entrée. Après son départ je repris la lettre et continua à lire. En espérant au plus profond de mon être que tout s’éclaire comme par magie. « Je commençais à voir des hallucinations. Pendant des années, ton père t’a élevé et a essayé de me supporter , surtout lors de mes crises. Un jour, je suis rentrée à la maison je t’ai cherché partout mais tu n’étais plus là. J’ai juste trouvé un papier sur la table de la cuisine qui disait: « Je suis parti, n’essaie pas de me rechercher ainsi que ta fille car je l’ai prise avec moi ». Je me suis sentie d’un coup très seule dans cette maison sans toi et ton sourire même si je savais que tout était de ma faute. Quelques temps après, alors que j’étais en train de faire des courses je vis une chose étrange. C’était la première fois que je voyais un aniphore » A ce moment précis, je me suis demandée ce qu’elle entendais par aniphore. J’essayais de comprendre, de chercher une explication en vain. j’ai alors pensé que j’étais trop jeune pour assimiler ces informations, je n’avais que 20 ans après tout. Mais dans ce cas je me suis demandée si un jour réellement je saurais de quoi elle parlait. Tant de questions mais impossible d’y répondre. Je repris donc la lettre et continua à lire. « Je criais dans tout le magasin. Les vendeurs et la sécurité coururent à mon secours, ils appelèrent les médecins qui arrivèrent dans la minute qui suivait. » J’étais tellement angoissée par ces mots que je m’étais mise à me questionner à voix haute comme si ma mère était assise à côté de moi et qu’elle pourrait me répondre et me rassurer. Mais cela n’était que le fruit de mon imagination. Elle n’était pas à côté de moi ni n’allait me répondre, ni encore moins me rassurer. « J’allais d’hôpitaux en hôpitaux et vis des centaines de médecins qui me donnaient tous le même diagnostique sans exception « Vous allez bien madame ». Jusqu’au jour, où un médecin ne pensa pas pareil, il me fit comprendre que je devais aller dans un hôpital un peu spécial pour qu’on puisse me soigner » Pendant mes vingts longues années je n’avais jamais entendu parler d’un hôpital spécial, alors je me suis demandée de quelle lieu elle voulait parler. « Aujourd’hui je quitte cet hôpital. Je me suis soignée du moins je l’espère. Je préfère refaire ma vie ailleurs mais avant tout je voulais t’envoyer cette lettre pour te dire pourquoi je ne suis plus avec toi et pourquoi je n’ai jamais été là pour toi lorsque tu en avais besoin. Je veux juste que tu saches que même si je suis plus là à côté de toi je t’aime toujours autant. Un jour tu comprendras. Puissions-nous nous retrouver un jour !!! Maman. » En finissant de lire cette lettre, des larmes tombèrent sur mes joues. Ce n’était pas des larmes de tristesse mais plutôt des larmes de joie et d’apaisement car lorsque je vivais qu’avec mon père, je pensais que ma mère nous avait quitté à cause de moi mais dorénavant je connaissais enfin la vérité. En retournant cette lettre, je vis qu’elle provenait d’un hôpital psychiatrique, je compris alors pourquoi elle parlait d’un hôpital un peu spécial. En vieillissant je me suis rendu compte de ce que ma mère avait pu traverser dans sa vie. Elle n’avait pas eu tord, avec le temps, j’ai pu répondre à toutes les questions que je m’étais posée comme me l’avait promis également mon père. Aujourd’hui le temps a passé, je suis mère de trois enfants et souvent le soir je leur raconte des histoires et notamment celle de cette lettre. Un soir allongée près de mes enfants qui venaient de s’endormir, je fixa le plafond et me rendis compte que je vivais la même expérience qu’elle. L’Aniphore m’était apparut.


Julie Demongeot 4°C

Le Journal de Katie

C’était la première fois que je voyais un ANIPHORE en vrai, une plante aussi dangereuse que la Death-Camas, une plante, qui, au regard, peut t’endormir dans un profond et éternel sommeil. Je l’ai vu, mais heureusement j’avais mes lunettes faites pour ne pas tomber sous son charme. Une nouvelle plante pour mon carnet ! Cela fait plusieurs années que je cherche des plantes, des photos, des morceaux de plante, pour à la fin atteindre mon objectif : créer la potion philosophique c’est-à-dire la potion de l’immortalité… Je m’appelle Katie, Katie Lovegood, je suis âgée de 23 ans, et trouver toutes les plantes pour cette potion est mon rêve depuis que ma professeure de français, Mme Dupuy m’en a parlé en 4ème … En effet, Mme Dupuy n’était pas une professeure ordinaire. Je ne sais toujours pas aujourd’hui pourquoi elle a pris un tel intérêt en mon éducation, surtout concernant l’apprentissage des plantes. Mais c’était son idée de créer un club de jardinage (ou spécialiste de plante, dans mon cas) en 4ème. Et elle m’a tout expliqué sur la potion philosophique. Quand je lui ai demandé pourquoi…pas trop d’explications, sauf qu’elle me trouvait « surdouée » … Au début je voulais cette potion car j’aimerais vivre pour toujours, après tout…qui ne le voudrait pas ? Mais malheureusement il n’y a pas longtemps ma petite sœur Emma est tombée malade, très malade… J’ai un pincement au cœur en pensant qu’il ne lui reste peut-être plus beaucoup de temps…Revenons à l’ANIPHORE. Celle-ci je l’ai trouvé dans la forêt de Rosewood. Personnellement cette forêt est ma préférée. Elle est remplie de fleurs différentes ; des lilas, des violettes, des pâquerettes… J’ai pris plusieurs photos en faisant attention, avant de prendre un morceau pour mon carnet lorsque j’ai entendu un bruit derrière moi. Un homme caché derrière un buisson était en train de me prendre en photo. Donc, naturellement, je lui ai couru après. Mais j’ai perdu sa trace quand il est rentré dans une voiture avec un dossier dans les mains. Qui est cet homme ? Ce n’est pas la première fois que je le vois. Que veutil ? Cet homme aux cheveux blonds, à la tête ovale avec ses yeux vert clair et son regard suspicieux. Il portait un costume basique chemise blanche, cravate noire. Il était grand et maigre et avait un air arrogant. Mon hypothèse est que cet homme est à la recherche des plantes pour créer cette potion et que je ne suis pas seule. Il faut à tout prix que je le confronte. Le lendemain, je suis toujours intriguée par cet homme mais ce n’est pas le moment de se laisser distraire. Il faut continuer la recherche de mes plantes si je veux les trouver rapidement pour Emma. Aujourd’hui, je dois aller à la forêt de Bleaufontaine pour chercher l’ÉPTUSOQUAS, l’une de mes quatre plantes restantes. Arrivée, j’aperçois le chêne magnifique que j’observe depuis plusieurs mois et les plantes qui poussent naturellement autours : les orties, les violettes, les pâquerettes et en mai des tonnes et des tonnes de muguet. Mais peu de temps après j’ai entendu un morceau de bois craquer derrière moi et je me suis retournée pour me trouver de nouveau face au même homme en train de prendre en photo la plante que je recherchais. Dès qu’il m’a repéré il est parti en courant mais je l’ai rattrapé quand il a trébuché sur une racine déterrée : « -Comment t’appelles-tu ? Pourquoi n’arrêtes-tu pas de me suivre ? -Je m’appelle Paul. Je te suis car je sais ce que tu fais, tu veux collecter toutes ces plantes pour faire la potion philosophique. -Comment le sais-tu ? -Car cette potion… je l’ai déjà réussi, il y a bien longtemps. Je l’ai regardé, les bras croisés. -Comment ça tu l’as déjà réussi ? Et pourquoi est-ce que je croirais un parfait inconnu ? En réponse, il a sorti une vieille photographie de sa poche de devant. C’était lui, habillé dans une tenue de la première guerre mondiale. La photo était authentique. Ça se sentait. -Tu peux me faire confiance. Je l’ai déjà fait plusieurs fois pour plusieurs personnes… Je sais tout à propos de ces plantes. Je veux te faire une offre. En échange de toute les plantes que tu as déjà trouvées, je te donne un peu de la potion philosophique déjà au complet. Alors… es-tu d’accord ? Je réfléchis un instant. – Ok. Je te fais confiance puisque tu l’as faite pour plusieurs personnes… » Je ferais tout pour sauver ma petite sœur. Alors j’ai sorti mon carnet et je lui ai donné tous les morceaux de plante que j’avais collectionné. Et en échange il m’a donné une petite bouteille avec écrit « potion philosophique » dessus. Il m’a remercié, je l’ai remercié, puis il est rentré dans sa voiture et il est parti. Dès qu’il fût parti, je me suis rendu compte que ma professeure de français m’avait dit que la couleur de la potion était rouge une fois terminé. La potion que Paul m’avait donnée est bleue. J’étais tellement contente à l’idée de sauver ma sœur que j’ai oublié que la potion devait être rouge et non bleue ! Je viens de me faire escroquer ! Mais tout n’est pas perdu…je me rappelle d’un article sur cette potion qui disait que si c’était violet il ne manquait plus que deux plantes et que si elle était bleue il n’en manquait qu’une seule = l’ACONITUM NAPILUS ! Une plante très rare et dure à trouver. Mais il faut absolument que je la trouve. Pour réaliser la potion philosophique il faut en tout 7 plantes : le COLCHIQUE, la BELLADONE, l’ANIPHORE, l’EPTUSOQUAS, l’EFFARIO, le REMUATRIS, l’ACONITUM NAPILUS J’allais devoir aller chercher l’ACONITUM NAPILUS. Ça ne sera pas facile car c’est la plante le plus rare et la plus difficile à trouver, dû à sa taille minuscule et sa façon de pousser entre les rochers. J’ai d’abord essayé la forêt Ravenbois. Cette forêt est remplie de cerfs et d’oiseaux d’espèces rares. Peut-être que l’on y trouve des plantes rares aussi. Mais au bout d’une journée à chercher la plante partout avec une loupe…aucune plante en vue ! En dernier recours il y a la forêt de Lunardi, une forêt pas aussi jolie que les autres, pleine de ruines avec des graffitis dessus. Après des heures de recherche, je perdis presque espoir quand je vis une petite grotte au fin fond de la forêt. Je décidai de rentrer dans la grotte lorsque je vis la plante enfin ! Juste après, j’aperçu l’ombre de quelqu’un… Encore Paul ! « -Que fait tu ici, Paul ?! Tu as du culot de me suivre jusqu’ici, après m’avoir tout piqué pour me donner une potion incomplète ! -Figure-toi que j’ai eu besoin de l’ACONITUM NAPILUS pour finir la potion aussi. Et tu cherchais tellement bien ! C’était plus facile de te suivre. -Il n’y a pas assez de plante pour nous deux. » C’est à ce moment-là que je me rappelle que ma professeure de français m’avait dit que seulement les plus rusés parviennent à finir la potion. « -Je te propose une énigme. Si tu parviens à répondre juste alors tu peux prendre la plante si tu n’y parviens pas je prendrais la plante. D’accord ? -D’accord. -Je suis immobile pendant la vie et je me promène durant la mort. Qui suis-je ? -Tu es… Un fantôme ? -Non je suis une feuille d’arbre. Tu as échoué. Je vais donc devoir prendre la plante. Merci, au revoir. -Oh non ! Je finirai cette potion un jour, je te le jure… » J’ai mis un morceau de la plante dans la petite bouteille et la potion devint rouge. Je rentrai chez moi et donna la potion à ma petite sœur. Elle fut guérie instantanément elle était tellement contente. Elle me remercia et je fus la plus heureuse des grandes sœurs.

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