Il y a quelques mois, je me suis lancée le défi d’écrire un texte court de type nouvelle. N’ayant pas d’idées de thématique, j’ai profité du concours de nouvelles proposé par le site aufeminin pour trouver un thème et celui-ci est : le plus beau jour de ma vie.
Je ne vous en dis pas plus pour ne pas vous gâcher la lecture mais je vous retrouve juste en dessous de la nouvelle pour vous donner plus d’information sur celle-ci.
Depuis l’annonce de mes fiançailles, je n’avais qu’une pensée en tête : c’est beaucoup trop tôt. Ce à quoi ma mère rétorquait toujours « Il est temps. Tu es une femme maintenant. Ce sera le plus beau jour de ta vie ». Sur le moment, ses paroles m’avaient apaisé mais aujourd’hui, maintenant que le jour J était arrivé et qu’elle n’était plus là, je me retrouvais seule face à mes angoisses.
Devant mon miroir, comme un refrain je répétais alors en boucle ses propres mots : « Aujourd’hui sera le plus beau jour de ma vie ». J’espérai seulement que si je réalisais ce petit rituel avec assez de force et de conviction, cela ferait disparaître le nœud qui s’était logé au creux de mon estomac depuis mon réveil.
J’ai rencontré mon fiancé pour la première fois, il y a six mois chez des amis de mes parents. Karl était un homme intelligent et influent, il travaillait dans une grande entreprise à Ségou. C’est vrai qu’il était plus vieux que moi mais papa disait toujours que tant qu’il y avait de l’amour, ces choses-là ne comptaient pas. Mon père était un homme sage alors je l’ai cru.
Avant d’enfiler ma robe, je la détaillais du regard. Je n’avais jamais vu un vêtement aussi beau : mousseline de soie et dentelle de coton, que des tissus coûteux. Un seul détail clochait dans toute cette perfection, elle était beaucoup trop longue et trop large. Il faut dire que je n’étais pas bien grande. Heureusement, ma belle-famille avait tout prévue, une couturière s’activa alors pour rétrécir les manches et le jupon. Une fois terminé, elle s’attaqua à mon corset que ma poitrine quasi inexistante peinait à remplir.
Pour l’occasion, ma belle-mère me farda les joues d’un rose pâle et réalisa un fin trait de charbon au ras de mes cils, puis, elle habilla mes fines lèvres de rouge. « La touche finale » m’avait-t-elle glissé avec le regard empli de fierté qu’un peintre aurait pu avoir pour son œuvre. Moi qui n’était pas habituée au maquillage, je peinais à me reconnaitre, même si je devais bien admettre que celui-ci me rendait plus femme.
La préparation terminée, on me conduisit jusqu’au salon. Au moment de m’élancer à l’intérieur, je cherchais mon père du regard. J’avais besoin de son soutien. Ce ne fût pas difficile de le trouver, le mariage s’effectuait en petit comité et il était au premier rang. Certains invités comme ma sœur retenaient leurs larmes tandis que d’autres arboraient un visage fermé presque affligé.
Vêtu de son plus beau costume, Karl attendait près du pasteur. Son regard scintilla lorsqu’il m’aperçut. Avant de débuter la cérémonie, mon futur mari posa un chaste baiser sur mon front. J’aurais aimé sourire mais j’étais paralysée par la peur. A cet instant, j’espérais seulement que les invités ne remarqueraient pas mes jambes vacillantes. « C’est le plus beau jour de ma vie » essayais-je de me raisonner.
Une fois les vœux échangés, l’heure du banquet arriva. Se marier le jour de son anniversaire, c’était tout un symbole. Je me demandais alors s’il y aurait un gâteau pour le dessert avec des bougies. Douze bougies, pour mon douzième anniversaire.
Très joli texte , mais pas assez long pour être édité ,seul,ou alors en compagnie d’autres nouvelles,mais avec l’inspiration sue vous avez je suis certaine que vous pouvez continuer à écrire une dizaine de pages de plus.félicitations pour votre style.héléne plana fabre, auteure de sagas
Merci beaucoup Hélène. Effectivement le texte est très court car j’avais une contrainte de 2000 caractères pour participer au concours, ce qui ne fait pas beaucoup mais je vais désormais pouvoir étayer le sujet.
Et bien… Avant de commencer à te lire, j’étais certaine qu’il y aurait à la fin de ta nouvelle une chute à couper le souffle. Je n’ai pas été déçue. Bravo pour cette nouvelle qui fait une fois de plus réfléchir. Et bravo d’avoir le courage d’écrire, toi qui a une plume aussi facile (enfin à te lire ça à l’air facile) pour dénoncer des sujets aussi graves. A ce rythme tu vas rejoindre le panthéon des plus grands auteurs. 😉